Le candidat du Frente Amplio (Front élargi) a reconnu sa défaite sur Twitter au second tour de la présidentielle qui s'est tenu dimanche.
Dimanche soir, alors que les sondages prédisaient une victoire confortable de Luis Lacalle Pou, à la fin du dépouillement, la différence était de quelque 30'000 voix entre les deux hommes, inférieure au nombre de bulletins sujets à vérification.
L'autorité électorale avait donc annoncé qu'elle attendrait le second décompte, qu'elle réalise traditionnellement à chaque élection, avant d'annoncer un vainqueur.
Le nouveau président prendra officiellement ses fonctions en mars.
Héritier d'une dynastie
Luis Lacalle Pou, 46 ans et héritier d'une dynastie politique uruguayenne, a obtenu 1,168 million de voix (48,71%), contre 1,139 million à Daniel Martinez (47,51%), ancien maire de Montevideo de 62 ans et représentant du parti au pouvoir, le Frente Amplio.
La victoire de Luis Lacalle Pou tourne la page de 15 ans de présidence de gauche en Uruguay, qui avait vu l'alternance au pouvoir du président Tabaré Vasquez (2005-2010, 2015-2020) et de l'ex-guérillero d'extrême gauche José Mujica (2010-2015).
Invitation brésilienne
Le président brésilien Jair Bolsonaro a invité Luis Lacalle Pou à "venir visiter le Brésil rapidement". L'Uruguayen a également été félicité par le président sortant argentin de centre droit Mauricio Macri.
L'Uruguay était gouverné depuis quinze ans par la gauche, arrivée au pouvoir à la faveur la "vague rose" qui avait déferlé sur l'Amérique latine .
En 15 ans, la coalition au pouvoir a notamment approuvé l'avortement (2012), le mariage homosexuel (2013) et a été pionnière dans la légalisation du cannabis (2013).
Hausse de la criminalité
Dans ce pays réputé pour être un des plus sûrs d'Amérique latine, la criminalité arrive en tête des préoccupations des électeurs. L'Uruguay a connu une hausse de 45% des homicides entre 2017 et 2018.
Du côté de l'économie, le taux de chômage se rapproche des 9,5% et le coût de la vie ainsi que la pression fiscale reviennent souvent parmi les récriminations des chefs d'entreprises et commerçants.
Luis Lacalle Pou a promis pendant sa campagne de réduire les dépenses de l'Etat pour réduire le déficit public qui se situe à 4,9% du PIB.
Il a également assuré qu'il n'augmenterait pas les impôts car il faut "donner de la marge" à ceux qui produisent dans le pays.
afp/pym