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Recep Tayyip Erdogan juge Emmanuel Macron en état de "mort cérébrale"

Recep Tayyip Erdogan en train de prononcer le discours au cours duquel il s'en est pris à Emmanuel Macron, ce 29 novembre 2019 à Istanbul.
Recep Tayyip Erdogan évoque la "mort cérébrale" d'Emmanuel Macron / Le Journal horaire / 35 sec. / le 30 novembre 2019
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'en est pris violemment vendredi à Emmanuel Macron pour ses propos controversés sur l'Otan, estimant que
c'était le président français, non l'Alliance atlantique, qui était en état de "mort cérébrale".

Cette déclaration, d'une virulence rare entre alliés traditionnels, a suscité la colère de l'Elysée, qui a annoncé en retour la convocation de l'ambassadeur turc en poste à Paris.

"L’ambassadeur de Turquie en France, M. Ismail Hakki Musa, a été convoqué ce vendredi soir au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, après les propos inacceptables des autorités turques, qui n’ont pas leur place dans la relation franco-turque et ne peuvent se substituer au dialogue nécessaire entre les deux pays", dit le ministère dans un communiqué diffusé dans la soirée.

Onde de choc

Le président français a provoqué une onde de choc en jugeant dans une interview parue le 7 novembre dans The Economist que l'Otan était en état de "mort cérébrale" et devait redéfinir ses orientations stratégiques.

Ce diagnostic est loin de faire l'unanimité au sein de l'Alliance.

"Je m'adresse à Monsieur Macron de Turquie et je le dirai à l'Otan: tu devrais d'abord vérifier toi-même que tu n'es pas en état de mort cérébrale", a lancé Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Istanbul.

"Ce ne sont pas des déclarations, ce sont des insultes", rétorque-t-on à l'Elysée. "Nous attendons du président Erdogan qu'il clarifie les choses."

"Fait accompli"

La tension s'est accrue à l'approche du sommet anniversaire des 4 et 5 décembre à Londres, avec de nouvelles critiques du président français envers l'Otan, à l'issue d'un entretien jeudi à l'Elysée avec le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.

Il a accusé Ankara d'avoir mis ses alliés devant le "fait accompli" lors de son offensive contre les milices kurdes dans le Nord-Est syrien en octobre dernier.

reuters/pym

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