A cette occasion le Luxembourgeois solde les comptes avec des Etats membres. Dans de nombreux entretiens, il dit avoir été déçu par les pressions exercées par certains chefs d'Etat et de gouvernement pour "éjecter" la Grèce de la zone euro et par le manque de solidarité face aux drames des réfugiés syriens et des migrants.
Il se refuse d'en dire plus. "Cela m'obligerait à dire du mal de trop de personnes". Mais tout a été consigné dans un carnet, qu'il a surnommé "le petit Maurice", et il a promis d'écrire ses mémoires.
Elles couvriront 30 années de l'histoire européenne. Ministre des Finances du Grand Duché de 1989 à 2009 puis Premier ministre du Luxembourg pendant 18 ans, du 20 janvier 1995 au 4 décembre 2013 (il a cumulé les deux fonctions jusqu'en 2009), Jean-Claude Juncker, 64 ans, était le dernier des architectes du traité de Maastricht (1992) encore en fonction.
Il a terminé son mandat fatigué. Opéré le 12 novembre pour un anévrisme aortique, il est quand même revenu faire ses adieux à Bruxelles. "Je suis heureux de quitter. Président de la Commission n'est pas une tâche des plus faciles", a-t-il confié.
Ursula von der Leyen doit convaincre
Proche d'Angela Merkel, Ursula von der Leyen va devoir convaincre, éprouvée par une procédure de confirmation difficile.
Son accueil au sein des institutions européennes a été plus que frileux. Le Parlement européen ne lui a donné sa confiance qu'à une courte majorité de neuf voix.
Puis trois de ses commissaires candidats ont été retoqués par les eurodéputés, un record, bousculant la procédure de confirmation et l'empêchant de prendre ses fonctions début novembre, comme prévu.
Ursula von der Leyen a finalement retrouvé le sourire mercredi, obtenant une large majorité pour son nouveau collège de commissaires, avant de prendre enfin les rênes de la Commission dimanche.
afp/lan