L'ex-procureure de Californie s'était alignée fin janvier dans la compétition, devant une foule de 20'000 personnes. Elle espérait décrocher l'investiture démocrate et défier le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre 2020.
Mais depuis une performance remarquée lors d'un débat qui l'avait propulsée, cet été, dans le trio de tête des sondages, la sénatrice âgée de 55 ans était retombée et stagnait loin derrière.
C'est l'une des plus grandes personnalités à abandonner la primaire démocrate, qui compte désormais 15 candidats en lice.
"Ma campagne pour être élue présidente ne dispose tout simplement pas des moyens dont nous avons besoin pour continuer", a reconnu l'ex-candidate.
Dépassée par Bloomberg
S'il n'est pas nommé, le milliardaire Michael Bloomberg apparaît en filigrane de la lettre de Kamala Harris annonçant à ses supporters qu'elle jette l'éponge. "Je ne suis pas une milliardaire. Je ne peux pas financer ma propre campagne", a souligné la sénatrice. "Et alors que la campagne avance, il est devenu de plus en plus difficile de lever l'argent dont nous avons besoin".
Kamala Harris venait en effet d'être reléguée à la sixième place (3,4% selon la moyenne de l'institut RealClearPolitics) par l'ancien maire de New York, qui est entré dans la course à fin novembre, bien après les autres candidats.
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Echange de "piques" avec Trump
"C'est tellement dommage. Vous allez nous manquer, Kamala!", a de son côté ironisé le président Donald Trump sur Twitter.
"Ne vous en faites pas, monsieur le président. Je vous verrai à votre procès", a aussitôt rétorqué Mme Harris sur le même réseau social. Car faute de l'affronter dans les urnes, la sénatrice participera probablement à l'acte final de la procédure de destitution le visant: son procès au Sénat, qui pourrait être organisé en 2020.
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afp/jvia
Réactions de ses adversaires
La sénatrice démocrate Elizabeth Warren, troisième dans les sondages (14%), a saisi au vol les paroles de Kamala Harris sur son manque de moyens pour renforcer son message de campagne: "Kamala a raison, notre système est profondément défaillant quand des milliardaires peuvent acheter leur billet d'entrée", a-t-elle tweeté.
We're all deeply grateful for @KamalaHarris's leadership on issues from protecting our democracy and advocating for our teachers to ending the Black maternal mortality crisis—and I know my friend will continue fighting for justice. pic.twitter.com/8YBdduQyo5
— Elizabeth Warren (@ewarren) December 4, 2019
Michael Bloomberg a lui salué d'un tweet le départ de Kamala Harris en affirmant qu'elle avait apporté "des idées et une perspective importante" à la primaire.
Senator @KamalaHarris brought important ideas and perspective to the race, and we will especially need her leadership and commitment to justice in the Senate as Congress weighs impeachment.
— Mike Bloomberg (@MikeBloomberg) December 3, 2019
Toujours favori pour la primaire, l'ancien vice-président Joe Biden a salué l'"intellect" et le "talent" de Kamala Harris, malgré leur échange très vif en juin lors du débat qui avait fait décoller la sénatrice dans les sondages. Mais il n'a pas répondu à la question que tous se posaient mardi: envisagerait-il d'en faire sa vice-présidente s'il était élu à la Maison Blanche?
Kamala Harris is an incredible talent with unlimited potential. Her career has been defined by taking on those who abuse power and seeking equity and justice for all people. Her intellect and insight will continue to be needed by the Democratic Party and the country.
— Joe Biden (@JoeBiden) December 3, 2019