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Le "Bolsonaro bolivien" Luis Fernando Camacho, cet évangélique confirmé

RTSreligion (vidéo) - Luis Fernando Camacho, un chrétien évangélique pour la Bolivie?
RTSreligion (vidéo) - Luis Fernando Camacho, un chrétien évangélique pour la Bolivie? / RTSreligion / 2 min. / le 4 décembre 2019
L’avocat Luis Fernando Camacho, évangélique affirmé, a annoncé sa candidature à la présidentielle en Bolivie, le 29 novembre dernier. Ce chrétien convaincu pourrait succéder en 2020 à Evo Morales, démissionnaire.

Avocat de 40 ans, Luis Fernando Camacho est originaire de Santa Cruz, la deuxième ville du pays. Homme d’affaires, récemment président du comité civique de sa ville, "Momo" Camacho représente la classe d’affaires de la capitale économique, à majorité blanche. Il a habilement orchestré la "grève civique" qui a conduit le président Evo Morales à démissionner. Déjà, dans sa jeunesse, il a été vice-président d’une association paramilitaire dépeinte comme raciste, l’Union des jeunes Crucenistes.

Chrétien pentecôtiste, Camacho est surnommé le "Bolsonaro bolivien" en référence au président du Brésil. Comme son voisin, il présente un profil d’homme attaché à la religion, réactionnaire et conservateur. Son programme tient en une formule: "Dieu, la religion et la famille". Avec ce discours très religieux, il a galvanisé les foules, gagnant en popularité au détriment du candidat centriste Carlos Mesa.

Retour à la Bible

De façon générale, le retour à la Bible marque le pays andin. Le 12 novembre, les Saintes Ecritures à la main, Camacho a accompagné Jeanine Añez, la présidente par interim du pays, lors de son entrée au Palais présidentiel de La Paz, après la démission d’Evo Morales. Une rupture totale avec la présidence précédente.

Autre indice de la poussée évangélique: lors des élections présidentielles d’octobre, un pasteur presbytérien d’origine coréenne, Chi Hyun Chung, est arrivé en 3 position avec près de 9 % des voix.

Pays laïc depuis 2006

La Bolivie, pays chrétien à 93%, compte 79% de catholiques et 14% de protestants. En 2006, le président Morales avait fait modifier la constitution du pays pour le transformer en Etat laïc. Le premier président indigène avait alors accusé l’Eglise d’être le principal opposant à ses réformes en ayant conservé une mentalité coloniale.

Bernard Litzler (RTSreligion)

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