Cette réunion intervient alors que l'Iran est de moins en moins enclin à respecter ses engagements internationaux depuis que Washington a replacé le pays sous sanctions.
Les diplomaties allemande, britannique, française, chinoise, russe et iranienne se retrouvent dans la capitale autrichienne, où ces pays ont signé en 2015 l'accord historique plaçant sous contrôle le programme nucléaire de Téhéran. Le retrait unilatéral des Etats-Unis de cet accord jugé trop souple par Donald Trump a ouvert en 2018 une nouvelle période de tensions avec l'Iran, que Washington veut placer sous "pression maximale".
Ambiance crispée en vue
En représailles aux sanctions économiques rétablies par Donald Trump et qui asphyxient son économie, Téhéran a multiplié depuis le mois de mai les entorses aux règles encadrant ses activités nucléaires. Dans ce contexte, les échanges entre les Européens et l'Iran se durcissent et la réunion de Vienne, entre hauts fonctionnaires des différents pays, s'annonce crispée.
A la veille de la rencontre, sous égide de l'UE, la République islamique a reçu un nouvel avertissement: l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France lui ont reproché de développer des "missiles balistiques à capacité nucléaire", en violation d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
>> Lire : L'Iran développerait des "missiles balistiques à capacité nucléaire"
Pour la première fois le mois dernier, la diplomatie européenne a mis sur la table la possibilité de déclencher un mécanisme inclus dans l'accord de 2015, pouvant mener à terme au rétablissement de sanctions de l'ONU, qui, selon de nombreux analystes, sonneraient le glas définitif de l'accord de 2015.
Le dialogue avec les responsables iraniens est également brouillé par la multiplication des points de discorde: chercheurs français emprisonnés en Iran, saisies de pétroliers par Téhéran et forces du régime accusées de répression meurtrière envers la contestation sociale qui a éclaté dans les villes iraniennes mi-novembre.
Plus de 1000 morts lors des manifs selon Washington
Les Etats-Unis, de leur côté, ont accusé jeudi le régime de Téhéran d'avoir tué plus de 1000 Iraniens lors de la répression "brutale" de la contestation qui a éclaté mi-novembre, un bilan bien supérieur à ceux évoqués jusqu'ici.
"Il semble que le régime ait pu tuer plus de 1000 citoyens iraniens depuis le début de la contestation", a déclaré l'émissaire américain pour l'Iran Brian Hook, tout en reconnaissant que ce bilan n'était "pas certain, car le régime bloque l'information". En revanche, "nous savons avec certitude qu'il y a eu des centaines et des centaines" de morts, a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Washington.
"Des milliers d'Iraniens ont été blessés. Et au moins 7000 manifestants ont été placés en détention", a encore déclaré l'émissaire, appelant la République islamique à les libérer "immédiatement", ainsi que tous les "prisonniers politiques".
Jusqu'ici, les organisations de défense des droits humains ont évoqué une répression meurtrière mais un bilan inférieur à celui avancé jeudi par les Etats-Unis.
afp/oang