"Je suis persuadé qu'avec les organisations syndicales, nous trouverons le bon point d'équilibre (...) sans renoncer à la volonté très ferme qui est la nôtre (...) de mettre en place ce système universel", a plaidé Edouard Philippe vendredi en insistant sur sa volonté de mener cette réforme "progressivement" et "sans brutalité".
"Il ne serait pas raisonnable, pas acceptable, pas juste de changer les règles en cours de partie", a ainsi développé le chef du gouvernement, en s'adressant aux salariés de la SNCF et de la RATP.
L'intégralité du projet - dont certains points restent flous - sera présentée mercredi, a ajouté le chef du gouvernement.
800'000 personnes dans la rue
Le projet de réforme des retraites, emblématique du quinquennat d'Emmanuel Macron, a déjà fait descendre au moins 800'000 personnes dans les rues jeudi et paralysé les transports publics parisiens ainsi que la plupart des trains du pays. Enseignants, pompiers, policiers, personnels de santé ou encore contrôleurs aériens se sont également mobilisés.
La compagnie ferroviaire SNCF et la Régie des transports parisiens (RATP) n'attendent pas d'amélioration notable sur leurs réseaux dans les prochains jours. Cinq trains à grande vitesse (TGV) sur six seront annulés samedi et dimanche, selon la direction.
Ils n'attendent pas non plus d'amélioration notable lundi. "Il est encore trop tôt pour des prévisions de trafic détaillées, mais on peut dès maintenant s'attendre à un faible niveau de trafic", a indiqué un porte-parole de la SNCF.
Nouvelles grèves mardi
Renforcés par le succès de leur première journée d'action, les syndicats veulent s'inscrire dans la durée. Ils ont donné rendez-vous à leurs sympathisants pour une nouvelle mobilisation dans la rue le mardi 10 décembre, affichant leur détermination à faire reculer l'exécutif.
"Rendez-vous tous dans la rue le 10 décembre pour une nouvelle journée interprofessionnelle", a déclaré la secrétaire confédérale du syndicat CGT Catherine Perret, à l'issue de la réunion. L'intersyndicale se retrouvera à nouveau mardi soir pour décider de la suite du mouvement.
>> Lire : La France en grève et dans la rue contre le projet de réforme des retraites
agences/oang/lan
Partenaires sociaux réunis lundi
La ministre française des Solidarités Agnès Buzyn a annoncé vendredi qu'elle recevrait lundi avec le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye tous les partenaires sociaux.
"Aujourd'hui nous continuons et nous terminons les concertations avec les partenaires sociaux, nous les recevrons tous au ministère des Solidarités et de la Santé lundi avec le haut-commissaire aux Retraites", a-t-elle déclaré sur Europe 1, expliquant que la "colère des Français" qui s'est exprimée la veille avait été "entendue".
Interrogée sur les concessions que pourrait faire l'exécutif, Agnès Buzyn a indiqué qu'"il y a effectivement une discussion sur l'âge d'application, l'âge de bascule, quelle génération serait concernée, tout cela est encore sur la table".
Le système universel des retraites en cause
C'est le "système universel" par points censé remplacer à partir de 2025 les 42 régimes de retraites existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires) qui est à l'origine de la colère sociale en France.
L'exécutif promet un dispositif "plus juste", quand les opposants redoutent une "précarisation" des retraités.
Des sondages récents ont montré que le mouvement était majoritairement soutenu par les Français. Côté syndicats, seule la CFDT continue de soutenir l'idée d'un régime "universel".