Visite historique d'Angela Merkel au camp de concentration d'Auschwitz
Angela Merkel s'en rendue vendredi sur le site d'Auschwitz en Pologne, symbole de l'Holocauste. C'est la première fois qu'elle visitait l'ancien camp de concentration nazi en tant que chancelière.
La dirigeante allemande était accompagnée par le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et par un survivant d'Auschwitz, Stanislaw Bartnikowski, 87 ans, ainsi que par des représentants de la communauté juive.
Le souvenir des crimes nazis demeure "inséparable" de l'identité allemande, a insisté Angela Merkel dans un discours. "Se souvenir des crimes, nommer leurs auteurs et rendre aux victimes un hommage digne, c'est une responsabilité qui ne s'arrête jamais. Ce n'est pas négociable. Et c'est inséparable de notre pays. Etre conscient de cette responsabilité est une part de notre identité nationale", a martelé la chancelière.
Soutien financier à la conservation du site
A la veille de ce déplacement, Angela Merkel avait annoncé jeudi l'octroi de quelque 66 millions de francs à la Fondation Auschwitz-Birkenau. La somme est destinée au maintien du site où ont été assassinées 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs, entre 1940 et 1945. La majorité d'entre eux étaient tués dès leur arrivée dans ce camp de concentration nazi et d'extermination nazi situé dans la Pologne d'aujourd'hui.
La chancelière, née neuf ans après la Deuxième Guerre mondiale, a effectué cette visite peu avant les commémorations du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz par l'Armée Rouge, le 27 janvier 1945.
Visite aussi à Birkenau
Elle devait ensuite se rendre à Birkenau, distant de 3 kilomètres du camp principal, notamment sur la rampe où étaient "sélectionnés" les déportés à leur descente des wagons à bestiaux: les plus jeunes, les plus âgés et les plus fragiles étaient immédiatement envoyés à la mort. La chancelière, pour qui la Shoah est "une rupture dans la civilisation", doit s'exprimer en milieu de journée.
>> Regarder l'interview d'Elie Buzyn, survivant d'Auschwitz, dans le 19h30: "Il n'est jamais trop tard pour bien faire". :
afp/oang
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Une première depuis 1995
Angela Merkel n'est que la troisième dirigeante de gouvernement allemand à se rendre à Auschwitz, après Helmut Schmidt en 1977 et Helmut Kohl en 1989 et 1995.
En quatorze ans au pouvoir, elle a multiplié les gestes forts en se rendant à Ravensbrück, Dachau, Buchenwald, et au Mémorial de l'Holocauste de Yad Vashem à Jérusalem.
Elle a été surtout, en 2008, la première cheffe de gouvernement allemand à prononcer un discours à la Knesset, le parlement israélien. Elle avait répété "la honte" qui entache les Allemands.
Hausse des actes antisémites en Allemagne
L'Allemagne, qui a fait du souvenir de la Shoah le coeur de son identité d'après-guerre, est confrontée aujourd'hui à une hausse très nette des actes antisémites.
Jeudi, avant son déplacement, Mme Merkel a d'ailleurs réaffirmé que "la lutte contre l'antisémitisme et contre toute forme de haine" était l'une des priorités de son gouvernement.
Elle a aussi insisté sur la "détermination" des autorités à voir une communauté juive, en plein essor, s'épanouir en Allemagne.
En octobre, un attentat finalement avorté contre une synagogue de Halle a suscité un choc dans le pays. Son auteur, qui a tué deux personnes au hasard, est un jeune adepte des thèses négationnistes. Le parti d'extrême droite AfD, qui siège depuis deux ans au Bundestag, prône par ailleurs la fin de la culture du repentir.