Les trois pays les plus touchés par la faim (en phase de "crise", au stade 3 sur une échelle de 5) sont le Nigeria (4 millions de personnes), le Niger (1,5 million) et le Burkina Faso (1,2 million), a fait savoir le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) basé au siège de l'OCDE à Paris.
L'organisation réunit dans la capitale française des représentants des gouvernements africains concernés, agences de l'ONU, bailleurs de fonds internationaux, experts et ONG.
Plus de 14 millions en 2020
L'insécurité a provoqué une "forte augmentation" du nombre de personnes déplacées hors de leur foyer, "accentuant la pression sur les ressources alimentaires" et la désorganisation des "moyens d'existence locaux" comme les marchés, observe le RPCA.
Le nombre de personnes nécessitant une aide immédiate est le double de celui de l'an passé à la même époque (4,8 millions), les conflits qui se multiplient dans la région constituant "un facteur aggravant de l'insécurité alimentaire" dans la zone.
Selon les projections du réseau, de juin à août 2020, le nombre de personnes en besoin d'aide alimentaire sera encore plus élevé, à 14,4 millions.
L'insécurité en augmentation
Le réseau RPCA se réunit chaque année en décembre à Paris ou dans un pays africain pour prévoir les besoins alimentaires de la région au printemps lors de la délicate période, dite de "soudure", où les récoltes de l'année précédente sont consommées alors que celles de l'année en cours ne sont pas encore engrangées.
L'insécurité civile s'est exacerbée cette année au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria. Du coup, les populations essentiellement rurales sont empêchées d'accéder à leurs moyens d'existence, l'agriculture ou l'élevage, alors qu'elles continuent de subir l'insécurité climatique, ont souligné les experts.
Des villages entiers ont notamment été déplacés au Burkina Faso, les infrastructures sont fermées, écoles, centres de santé, les gens n'ont plus la possibilité de rester chez eux.
afp/boi