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La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi devant la justice internationale

Aung San Suu Kyi devant la Cour pénale internationale de La Haye.
Aung San Suu Kyi devant la Cour pénale internationale de La Haye. / 12h45 / 1 min. / le 10 décembre 2019
La Cour internationale de justice (CIJ) entend à partir de mardi à La Haye la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, venue défendre son gouvernement accusé de génocide contre la minorité musulmane rohingya.

La lauréate du Nobel de la paix 1991 figure à la tête de la délégation birmane pour assurer elle-même la défense de son pays devant la plus haute instance judiciaire de l'ONU. Les graves exactions contre les Rohingyas sont imputées à l'armée, qui occupe encore les ministères-clés du gouvernement malgré le passage à un pouvoir civil après les élections de 2015.

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Saisie par la Gambie - mandatée par les 57 Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique - la CIJ tient sa première audience sur la Birmanie du 10 au 12 décembre, tandis que des défenseurs des droits humains ont déposé plainte le mois dernier devant un tribunal en Argentine.

Majorité bouddhiste hostile aux Rohingyas

Le silence et les démentis de l'ancienne icône de la démocratie face aux crimes dénoncés lui ont valu de nombreuses critiques de la communauté internationale. Fin 2018, Amnesty International lui a symboliquement retiré le prix d'ambassadrice de la conscience, la distinction la plus prestigieuse de l'ONG.

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Mais en Birmanie, l'opinion publique reste largement hostile aux Rohingyas, considérés comme des immigrants illégaux. Depuis août 2017, ils sont plus de 740'000 à s'être réfugiés dans des camps au Bangladesh voisin, où vivaient déjà 200'000 personnes issues de cette minorité apatride. Quelque 600'000 autres vivent encore dans l'Etat birman d'Arakan.

A un an des élections générales, la position de fermeté d'Aung San Suu Kyi, 74 ans, pourrait réaffirmer sa qualité de leader dans son propre pays. Et ce, même si elle risque des sanctions à l'international.

ats/ani/cg

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Montée des menaces contre des militants des droits de l'Homme

Les menaces en ligne contre des activistes des droits de l'Homme en Birmanie sont de plus en plus "hostiles" depuis l'annonce d'une procédure contre ce pays devant la CIJ. La rapporteuse spéciale de l'ONU Yanghee Lee s'est dite mardi à Genève "inquiète".

Le rôle négatif des réseaux sociaux a déjà été dénoncé à plusieurs reprises, notamment par la Mission indépendante internationale d'établissement des faits. La rapporteuse spéciale demande aux entreprises technologiques d'étendre leurs efforts pour honorer leur responsabilité en termes de droits de l'homme.

La Mission d'établissement des faits avait elle demandé en 2018 des poursuites contre six hauts responsables de l'armée birmane pour génocide. Ces actes ont provoqué des milliers de victimes.