Bandeau noir sur les yeux, foulard autour du cou, une centaine de femmes étaient alignées mardi soir sur les marches de l'Eglise Saint-Laurent à Lausanne.
"La coupable ce n’est pas moi, ni mes fringues, ni l’endroit. Le violeur c’est toi!", scandaient-elles le doigt tendu vers l'avant. Chanté en espagnol, l'hymne original était entrecoupé de phrases en français, et de slogans empruntés à la grève du 14 juin.
Voir un extrait de la performance en vidéo:
C'est à l'occasion de la journée des droits humains que des ressortissantes chiliennes, en association avec le collectif vaudois de la grève des femmes, ont mis sur pied cette performance.
"C'est d'abord par solidarité envers les Chiliennes", expliquent les organisatrices. "Mais le message véhiculé par cette flashmob parle à toutes les femmes du monde, Suissesses compris."
Un événement similaire a eu lieu le soir même à Genève sur la place des Nations. La performance devrait être reproduite le 8 mars pour la journée internationale des femmes.
Un phénomène mondial
C'est suite à une enquête montrant l'étendue du viol au Chili que le collectif féministe "Las Tesis" a créé cette chorégraphie et l'a présentée pour la première fois le 20 novembre passé.
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Devenue virale sur les réseaux sociaux, la performance a été traduite et reproduite à grande échelle dans divers pays, comme à Paris, Madrid, Berlin, New York, New Delhi, Istanbul ou encore Rio de Janeiro.
Mouna Hussain
Paroles de l'hymne traduit
A l'origine en espagnol, l'hymne a été traduit comme tel en Suisse romande:
"Le patriarcat est un juge, qui nous juge dès la naissance.
Et notre punition, c’est les violences que tu vois.
La coupable ce n’est pas moi, ni mes fringues, ni l’endroit.
Le violeur c’est toi, le coupable c’est toi.
C’est les flics, c’est la justice,
C’est l’Etat, la société,
Le patriarcat tout entier."