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Milliers de manifestants à Alger à la veille d'une présidentielle décriée

Barrage de police face aux manifestants au centre d'Alger, 11.12.2019. [AFP - Ryad Kramdi]
Milliers de manifestants à Alger à la veille d'une présidentielle décriée / Le Journal horaire / 19 sec. / le 11 décembre 2019
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans le centre d'Alger, à moins de 24 heures de l'élection présidentielle. Elles protestent contre un scrutin massivement rejeté par la population.

A la mi-journée, la police quadrillait le centre de la capitale algérienne en tentant de repousser, parfois à coups de matraque, les manifestants rassemblés près de la Grande Poste, lieu traditionnel de rassemblement du Hirak, mouvement populaire de contestation du régime né le 22 février.

Anniversaire des manifs de décembre 1960

Une partie des manifestants s'étaient rassemblés dans la matinée à l'appel des réseaux sociaux sur la Place du 11-Décembre-1960, dans le quartier de Belouizdad (ancien quartier de Belcourt), en ce jour anniversaire du déclenchement des grandes manifestations de décembre 1960 contre le pouvoir colonial français, parties notamment de ce quartier d'Alger et qui s'étaient propagées durant une semaine à travers l'Algérie.

Des manifestations réclamant l'annulation du scrutin ont également été organisées à Constantine (2e ville du pays) ou à Bouira, ville de la région de Kabylie (à une centaine de km à l'est d'Alger), selon les réseaux sociaux.

Vers une abstention massive

Vent debout depuis neuf mois contre le pouvoir, les Algériens sont appelés à voter jeudi pour une présidentielle dont ils ne veulent pas. Le scrutin est perçu comme un moyen pour le régime de se régénérer.

Aucun sondage n'a été publié, mais les observateurs s'attendent à une abstention massive dans un pays où elle était déjà chroniquement élevée au sein d'un régime politique jugé totalement figé. Le scrutin s'annonce comme "un fiasco total" en matière de participation, estime ainsi l'historienne Karima Dirèche, spécialiste du Maghreb contemporain.

Les bureaux de vote à l'étranger, ouverts depuis samedi, sont quasi-vides et les rares votants essuient les insultes et quolibets d'opposants au scrutin.

afp/oang

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Un auteur de BD algérien condamné

Un peintre et dessinateur critique du régime a été condamné mercredi à un an de prison, dont trois mois ferme, a indiqué le Comité national de libération des détenus (CNLD) sur son compte Facebook.

Cette association, qui recense et défend les personnes arrêtées dans le cadre du mouvement de contestation du régime qui agite l'Algérie depuis le 22 février, ne donne aucun autre détail dans l'immédiat.

Abdelhamid Amine, dit "Nime", peintre et auteur de bandes dessinées, est en détention provisoire depuis le 28 novembre.

Selon le CNLD, le Parquet d'Oran (350 km à l'ouest d'Alger) avait requis le 5 décembre 18 mois de prison ferme contre lui pour "atteinte au moral de l'armée" et "atteinte à l'intégrité du territoire", pour deux tableaux publiés sur son compte Twitter @Nime_BD.

Plus de 140 manifestants, militants, artistes ou journalistes - toujours selon le comité - ont été arrêtés depuis le mois de juin et le durcissement à l'égard du Hirak de la part du pouvoir, aux mains du haut commandement militaire depuis la démission en avril de Bouteflika, sous la pression de la contestation.