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Ursula von der Leyen lance son "Pacte vert" pour la neutralité climatique

L'Union européenne présente un pacte vert pour l’environnement et le climat.
L'Union européenne présente un pacte vert pour l’environnement et le climat. / 19h30 / 2 min. / le 11 décembre 2019
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté mercredi son "Pacte vert", feuille de route vers la neutralité climatique destinée à devenir la "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE.

Dix jours après sa prise de fonction, en pleine COP25 et à la veille d'un important sommet européen, la nouvelle cheffe de l'exécutif européen est venue présenter son projet devant une session plénière extraordinaire du Parlement européen.

Elle propose un changement de paradigme. "C'est notre nouvelle stratégie de croissance", a déclaré l'Allemande. D'un côté, "réduire les émissions de gaz à effet de serre", de l'autre "créer des emplois et doper l'innovation".

"50 actions pour 2050"

Convaincue que "le vieux modèle de croissance basé sur les énergies fossiles et la pollution est dépassé", Ursula von der Leyen a dévoilé "50 actions pour 2050", une liste de propositions législatives, plans d'actions, stratégies, orientations, couvrant des secteurs variés. Avec pour objectif de faire de l'Europe le "premier continent" neutre en carbone d'ici le milieu du siècle.

"Certains disent que le coût de cette transformation est trop élevé, n'oublions jamais ce que le coût de l'inaction serait", a-t-elle mis en garde. Elle a comparé ce moment dans l'histoire de l'UE à celui du lancement de la conquête de la Lune par les Etats-Unis.

>> Voir aussi l'interview de Marie Toussaint, eurodéputée écologiste française :

Interview de Marie Toussaint, eurodéputée écologiste française.
La présidente de la Commission européenne présente son plan pour le climat / Forum / 4 min. / le 11 décembre 2019

Trois pays font de la résistance

Le pilier de ce pacte sera une grande "loi climatique" qui doit inscrire la date de 2050 pour la neutralité carbone. Elle sera proposée d'ici mars 2020. Cette échéance n'a toutefois pas encore reçu l'aval des dirigeants de l'UE.

Le nouveau président du Conseil européen Charles Michel espère rallier les derniers récalcitrants lors d'un sommet jeudi. Trois pays, encore très dépendants des énergies fossiles et en particulier du charbon, font barrage: la Pologne, la Hongrie et la République tchèque.

Pour les convaincre et s'assurer que "personne n'est laissé de côté", la Commission prévoit un "mécanisme de transition juste", une disposition très attendue par les pays les plus en retard, qui sera détaillée en janvier. Il doit permettre de mobiliser "100 milliards d'euros d'investissements" au cours des sept prochaines années pour les régions et les secteurs "les plus vulnérables".

Projet de réduction des émissions de CO2 ficelé pour la COP26

La Commission soutient également des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ambitieux à l'horizon 2030, de 50%, voire 55% (contre 40% actuellement). Elle espère pouvoir soumettre ces chiffres aux Etats membres à l'été. "Ce sera prêt à temps pour la COP26 à Glasgow" fin 2020, a promis Ursula von der Leyen.

afp/oang

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Un pacte conditionné par le budget

L'ambition environnementale d'Ursula von der Leyen sera très dépendante de l'argent que l'UE est prête à y consacrer. Or les négociations commencent à peine à entrer dans le vif du sujet sur le budget pour la période 2021-2027.

Pour atteindre les objectifs du Pacte vert, 260 milliards d'investissements annuels supplémentaires par an, estime la Commission.

"Cet investissement nécessitera la mobilisation des secteurs public et privé", souligne l'exécutif européen dans un communiqué. Un Plan d'investissement pour une Europe durable sera présenté début 2020.

Parmi sa longue liste de projets, la Commission prévoit également une réforme du marché du carbone européen qu'elle veut étendre au secteur maritime, très pollueur.

La Commission va également développer sa stratégie "de la ferme à la table" pour une agriculture durable et de qualité, et ses plans pour la biodiversité, pour le printemps 2020. En 2021, elle s'attachera à réduire l'utilisation des pesticides.

Rejet d'un accord sur la finance verte au sein de l'UE

Les Etats membres de l'Union européenne ont rejeté mercredi un accord visant à fixer un ensemble de règles pour définir les produits financiers "verts" et "durables", un marché évalué à 180 milliards d'euros, a-t-on appris auprès d'un haut fonctionnaire de l'UE.

Le compromis conclu la semaine dernière par la présidence finlandaise du bloc et les eurodéputés a été bloqué par les diplomates d'une dizaine d'Etats membres lors d'une réunion préparatoire du sommet européen de jeudi et vendredi.

En vertu du compromis, les émetteurs de produits financiers devaient rendre publique la part exacte de leurs investissements compatibles avec les exigences écologiques avant d'obtenir l'étiquette de "vert et durable".

Mais la Grande-Bretagne, la France, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovénie se sont opposées à ce projet qui empêchera selon elles le nucléaire ou le charbon, énergies dont ces pays sont largement dépendants, d'obtenir le label convoité.

Les discussions avec le Parlement devront reprendre dans les prochains jours dans le but de trouver un nouvel accord d'ici la fin de l'année.

Reuters