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Un ex-Premier ministre de Bouteflika élu président de l'Algérie

Un ex-Premier ministre élu président de l'Algérie, déception pour les manifestants
Un ex-Premier ministre élu président de l'Algérie, déception pour les manifestants / Forum / 5 min. / le 13 décembre 2019
Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika, a été élu dès le premier tour pour lui succéder à la tête de l'Etat algérien, a annoncé vendredi l'Autorité nationale des élections (Anie).

Abdelmadjid Tebboune a recueilli 58,15% des suffrages, a indiqué le président de l'Anie Mohamed Charfi lors d'une cérémonie officielle.

Le scrutin a été marqué par une abstention record et rejeté par le "Hirak", le mouvement de contestation populaire qui avait emporté en avril le président Abdelaziz Bouteflika.

Après l'annonce du résultat, une marée humaine a envahi le centre d'Alger pour conspuer le nouveau chef de l'Etat. "Le vote est truqué. Vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas", ont scandé les manifestants.

Taux le plus faible de toute l'histoire algérienne

Jeudi, seuls 39,93% des inscrits ont voté au premier tour (41,41% sur le territoire national et 8,69% pour les Algériens de l'étranger), selon le président de l'Anie.

Ce taux est le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l'histoire de l'Algérie. Il est inférieur de plus de dix points à celui du précédent scrutin qui avait vu en 2014 la quatrième victoire d'Abdelaziz Bouteflika.

Démonstration de force du "Hirak"

La journée de jeudi a été marquée à Alger par une démonstration de force du "Hirak" qui a bravé un très fort déploiement policier pour défiler en masse.

Le "Hirak", le "mouvement" de contestation populaire massif et inédit du régime qui a contraint Abdelaziz Bouteflika à la démission, rejetait catégoriquement la tenue de cette élection, vue comme un moyen de se régénérer pour le "système" au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962.

Ce mouvement exige la fin de ce "système" aux manettes depuis l'indépendance en 1962, et le départ de tous les anciens soutiens ou collaborateurs des vingt ans de présidence Bouteflika. Ce que sont les cinq candidats à la présidentielle (Abdelaziz Belaïd, Ali Benflis, Abdelkader Bengrina, Azzedine Mihoubi et Abdelmajid Tebboune).

Après une première tentative d'élection avortée en juillet, le haut commandement de l'armée, pilier du régime, ouvertement aux commandes depuis la départ de Bouteflika, a tenu coûte que coûte à organiser ce scrutin pour sortir de la crise politico-institutionnelle, qui a aggravé la situation économique.

afp/ther

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