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Des dizaines de milliers de "Sardines" réunies à Rome contre le fascisme

Italie: des dizaines de milliers de "sardines" sont descendues manifester à Rome et Florence contre Salvini.
Italie: des dizaines de milliers de "sardines" sont descendues manifester à Rome et Florence contre Salvini. / 19h30 / 2 min. / le 14 décembre 2019
Les "Sardines", militants anti-fascistes italiens, ont manifesté samedi à Rome tout en s'interrogeant sur le devenir d'un mouvement qui veut "réveiller" la politique italienne, sans se transformer en un parti ni une organisation défendant une cause unique.

Le phénomène des Sardines est né il y a un mois à Bologne quand une manifestation organisée par quatre inconnus a rassemblé par surprise 15'000 personnes, pressées comme des sardines, pour dénoncer le discours "de haine et de division" de Matteo Salvini, ex-numéro deux du gouvernement et chef de la Ligue (extrême-droite).

Depuis lors, des dizaines de manifestations, rythmée par le chant des résistants Bella Ciao, ont rassemblé au total 300'000 personnes, à Milan, Florence, Naples ou Palerme.

"La première était contre Salvini puis c'est devenu une réaffirmation de la démocratie: nous sommes anti-fascistes, pour l'égalité, contre l'intolérance, contre l'homophobie", a expliqué Mattia Santori, l'un des co-fondateurs du mouvement.

Vague d'adhésions

Depuis lors, le mouvement n'a cessé de prendre de l'ampleur. Pour la manifestation de samedi à Rome, les organisateurs ont reçu plus de 100'000 adhésions sur Facebook, à tel point que la préfecture leur a proposé l'immense Place San Giovanni.

Le référent du mouvement à Rome est Stephen Ogongo, 45 ans, un journaliste originaire du Kenya. Il a créé la page Facebook des "Sardines" romaines, juste avant d'aller se coucher il y a 15 jours. "Le lendemain, il y avait 10'000 personnes qui voulaient en faire partie. Le surlendemain 20'000", a-t-il expliqué.

"Parler à la tête et pas à l'estomac"

Mais que vont devenir les Sardines, à part former des bancs dans toute l'Italie? "Nous sommes au début, il y a un mois elles n'existaient pas", souligne Stephen Ogongo. "L'essentiel, c'est de "parler à la tête et pas à l'estomac des gens", "de réveiller les consciences", d'amener la population à "faire des choix responsables" et les politiciens à "changer de langage".

Mattia Santori et la cohorte bolognaise veulent aller plus loin mais "en prenant leur temps". Ils organisent une journée de réflexion avec 160 référents des Sardines dimanche.

Ni parti ni association ciblée

S'ils se reconnaissent de gauche, ces militants se définissent comme "un corps intermédiaire" et ne veulent ni créer un parti ni se substituer aux associations existantes. De nombreuses "Sardines" militent pour le climat, contre la mafia, la précarité, le droit du sol pour les immigrés ou pour la diversité des genres.

L'idée est de "faire émerger une nouvelle énergie à travers une forme bien plus libre et spontanée" qu'un parti, en se dotant d'une organisation "qui ne sera pas hiérarchique" mais fixera de "grandes orientations", souligne Mattia.

Prochaine destination des "Sardines": les petites villes et "territoires fragiles", susceptible de céder aux sirènes "des idées simplistes et du populisme".

>> Voir aussi les explications sur ce mouvement dans La Matinale :

Le mouvement anti-populiste des 'Sardines' se réunit sur la place centrale de Turin [ANSA via AP/Keystone - Alessandro Dimarco]ANSA via AP/Keystone - Alessandro Dimarco
Les sardines se sont données rendez-vous samedi à Rome / La Matinale / 3 min. / le 13 décembre 2019

agences/kkub

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