La ministre de l'Intérieur Raya el-Hassan a réclamé dimanche aux Forces de sécurité intérieure l'ouverture d'une enquête "rapide et transparente" afin de déterminer les responsabilités dans ces violences.
A deux jours de consultations parlementaires organisées pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre, des dizaines de manifestants s'étaient rassemblés samedi dans le centre de la capitale pour dénoncer de nouveau la classe politique dans son ensemble et réclamer un gouvernement de technocrates et d'indépendants.
Barrage de police
Les heurts ont éclaté quand des manifestants ont tenté de franchir un barrage de police bloquant l'entrée d'une avenue menant au Parlement, avant de se poursuivre ailleurs en centre-ville.
La Croix-Rouge libanaise a transporté 15 blessés vers des hôpitaux et soigné 37 personnes sur place, selon un nouveau bilan communiqué par un responsable de l'organisation.
Samedi soir, l'organisation avait rapporté des évanouissements, des personnes souffrant de difficultés respiratoires et d'autres touchées par des jets de pierres. Les blessés étaient des civils mais aussi des membres des forces de sécurité.
Contestation inédite
Un photographe a vu des membres de la sécurité du Parlement, habillés en civil, matraquer des manifestants. La police anti-émeutes a tiré des balles en caoutchouc et les manifestants ont jeté des pierres, selon la même source.
Les manifestants ont notamment scandé des slogans contre le président du Parlement Nabih Berri et le chef du gouvernement démissionnaire Saad Hariri.
Ces violences sont parmi les plus significatives depuis le début le 17 octobre d'une contestation inédite au Liban contre la classe dirigeante, jugée corrompue et incompétente. Les manifestations se sont globalement tenues dans le calme mais, ces dernières semaines, les accrochages se sont multipliés.
"Usage excessif de la force"
En réclamant une enquête dimanche, la ministre de l'Intérieur a évoqué la présence de personnes "infiltrées" et mis en garde les contestataires contre "des parties" qui tenteraient "d'instrumentaliser" les manifestations pour provoquer une "confrontation" avec les forces de l'ordre, sans les nommer.
Sur son compte Twitter, Diala Haidar, une collaboratrice d'Amnesty international pour le Liban, a dénoncé un "usage excessif de la force" par les forces de sécurité, évoquant la présence d'hommes en civil, certains masqués, attaquant les manifestants et les interpellant aux côtés des forces de sécurité.
afp/kkub