Le vétéran de gauche s'est dit néanmoins fier d'avoir défendu un programme très radical après la déroute historique de son parti lors des élections de jeudi au Royaume-Uni. Ses excuses en demi-teintes n'ont fait qu'augmenter – au sein de son propre camp - le concert de récriminations contre lui, et les appels à son départ s'intensifient.
Encore sonné par son échec retentissant, le camp travailliste alterne entre gueule de bois et douloureuse introspection. Pour les militants et alliés les plus proches de Jeremy Corbyn, des erreurs ont certes été commises durant la campagne, mais la faute est surtout à rejeter sur le Brexit et l'hostilité des médias envers leur dirigeant.
Une personnalité trop intransigeante
Ce diagnostic enrage de nombreux députés et électeurs travaillistes. Pour eux, c'est clairement la personnalité intransigeante de Jeremy Corbyn et son programme très à gauche qui ont conduit au naufrage et ils réclament sa démission sans attendre.
Alors que les critiques fusent, de potentiels successeurs se positionnent déjà, sans qu'un favori se dégage clairement. L'enjeu est double, car c'est aussi la bataille pour l'âme du parti qui est engagée. Le Labour va devoir choisir entre maintenir sa ligne gauchisante ou revenir vers un courant plus proche de la sociale-démocratie, comme au temps de Tony Blair.
Catherine Ilic/ebz