Des magasins et des restaurants déserts à l'approche de Noël, des spectacles annulés par dizaines et des tensions toujours extrêmement vives: la France tourne au ralenti depuis 13 jours.
Pour beaucoup, c'est un décembre noir. En une semaine, l'Opéra de Paris a par exemple perdu 2,5 millions d'euros de recettes. Ses deux ballets principaux ne sont plus joués depuis le 5 décembre. Du côté des services, un groupe de soins à domicile en région parisienne perd 500 heures de prestations chaque jour. Autant de factures en moins, sans parler des personnes qui ne sont pas assistées.
Dernière tentative de compromis avant Noël
A une semaine du début des fêtes, les syndicats ne lâchent rien. Alors que la CFDT plaide pour une trêve de Noël, la CGT et Force ouvrière campent sur leurs positions et demandent toujours le retrait pur et simple du projet de réforme, présenté mercredi dernier. Mercredi et jeudi, syndicats et patronats seront reçus par le Premier ministre Edouard Philippe pour une dernière tentative de compromis.
Ce n'est pas la première fois qu'une crise frappe la France à une période commercialement cruciale. L'an dernier, la naissance des "gilets jaunes" a aussi pesé sur les affaires, notamment celles des commerces indépendants. Selon un rapport parlementaire, la contestation lancée en octobre 2018 après l'annonce d'une hausse du prix des carburants a coûté 0,1 point de PIB.
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Mobilisation de masse prévue
Mardi, les salariés du public et du privé sont attendus en nombre dans les cortèges en cette nouvelle journée interprofessionnelle de protestation contre l'instauration d'un système universel de retraites par points. La démonstration de force du 5 décembre (806'000 manifestants selon le ministère de l'Intérieur), au premier jour du conflit, servira de référence, davantage que la mobilisation en net repli d'il y a une semaine.
Les trafics routier, ferroviaire et aérien restent fortement perturbés, également sur le réseau transfrontalier Léman Express. Le syndicat Force ouvrière affirme que 96% des cheminots d'Annemasse sont toujours en grève.
Alexandre Habay/ani avec ats