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Débat sur la mise en accusation de Donald Trump ouvert à Washington

Le Congrès doit prononcer la mise en accusation formelle contre Donald Trump dans la procédure de destitution.
Le Congrès doit prononcer la mise en accusation formelle contre Donald Trump dans la procédure de destitution. / 19h30 / 2 min. / le 18 décembre 2019
La Chambre des représentants des États-Unis a ouvert mercredi un débat historique en vue d'une mise en accusation de Donald Trump. Le locataire actuel de la Maison Blanche est en passe de devenir le troisième président américain renvoyé en procès pour destitution.

Les discussions, qui doivent durer au moins six heures à la chambre basse du congrès, contrôlée par les démocrates, devraient déboucher sur l'adoption des deux articles de mise en accusation ("impeachment") visant le président républicain: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

Avant même la séance de la Chambre des représentants, Donald Trump a lancé mardi soir une violente charge contre l'opposition démocrate. Il a adressé un courrier au vitriol à Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, accusée de "miner la démocratie". "L'histoire vous jugera sévèrement", lui prédit-il, en dénonçant des charges "fourbes", "sans valeur" ou encore "absurdes".

"Tentative de coup d'État"

Pour lui, le vote n'est "rien de plus qu'une tentative de coup d'État illégale et partisane", motivé par le ressentiment. "Vous êtes incapable d'accepter le verdict des urnes" en 2016, écrit-il encore à Nancy Pelosi.

Tout en se présentant comme la victime d'une "croisade vicieuse", Donald Trump se dit certain de sortir conforté de cet épisode: "Je n'ai aucun doute sur le fait que le peuple américain vous tiendra responsable, avec les démocrates, lors de l'élection de 2020."

Donald Trump a aussi utilisé Twitter pour clamer son innocence. "Pouvez-vous croire que je serai mis en accusation aujourd'hui par la gauche radicale (...) ALORS QUE JE N'AI RIEN FAIT DE MAL!", lâche-t-il.

Les Américains très divisés

La procédure de destitution divise profondément les Américains: 45% souhaitent qu'elle aboutisse à sa révocation - 77% chez les électeurs démocrates - et 47% s'y opposent, d'après un sondage CNN-SSR. La classe politique reflète parfaitement cette fracture et le vote à la Chambre devrait suivre parfaitement les affiliations partisanes.

Donald Trump est donc quasiment certain d'être renvoyé en procès, ce qui n'est arrivé qu'à deux de ses prédécesseurs: Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998. Le républicain Richard Nixon, empêtré dans le scandale du Watergate, avait lui préféré démissionner en 1974 avant de subir cet opprobre.

Il sera ensuite jugé au Sénat, sans doute dès janvier. Son acquittement fait peu de doute: il faudrait au moins 67 voix pour le destituer et les républicains disposent de 53 sièges sur 100.

>> L'interview dans Forum de Françoise Coste, historienne à l'Université de Toulouse :

La Chambre des représentants débat la mise en accusation de Donald Trump: interview de Françoise Coste
La Chambre des représentants débat la mise en accusation de Donald Trump: interview de Françoise Coste / Forum / 5 min. / le 18 décembre 2019

ats/gma/pym

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