"Il s'agit du plus gros coup de filet depuis (celui qui avait mené) au maxi procès de Palerme (475 accusés, jugés de février 1986 à décembre 1987, ndlr)", a indiqué le procureur anti-mafia de la zone de Catanzaro, Nicola Gratteri, l'une des figures de proue de la magistrature italienne dans la lutte contre le crime organisé.
Au total, 416 personnes font l'objet de cette colossale enquête qui a mis à genoux les clans de Vibo Valentia, Mancuso di Limbadi et Lo Bianco-Barba. Les enquêteurs ont également mis sous séquestre des biens pour une valeur de 15 millions d'euros.
Personnalités connues
Parmi les personnalités locales, les forces de l'ordre ont interpellé Giancarlo Pittelli, un avocat connu de Catanzaro (Calabre, sud-est de l'Italie), ancien parlementaire et ex-coordinateur de Forza Italia (le parti de centre droit de Silvio Berlusconi) pour la Calabre.
Figurent aussi parmi les interpellés, Filippo Nesci, commandant de la police municipale de Vibo Valentia et Mario Artusa, un entrepreneur connu du secteur de l'habillement.
Environ 2500 carabiniers, dont des membres de l'unité d'intervention Ros, ont participé au coup de filet, assistés par des parachutistes de l'armée.
Les personnes arrêtées font l'objet de poursuites pour des soupçons d'association de malfaiteurs à caractère mafieux, d'homicides, d'extorsions, d'usure et de blanchiment d'argent sale, notamment.
Arrestations en Suisse aussi
L'opération est le résultat d'une enquête qui a duré plusieurs années et a touché non seulement la 'Ndrangheta active dans la zone de Vibo Valentia mais également d'autres régions comme la Lombardie, le Piémont, la Vénétie, la Ligurie, l'Emilie-Romagne, la Toscane, le Latium, la Sicile, les Pouilles, la Campanie et la Basilicate.
Certains des suspects ont été localisés et arrêtés en Allemagne, Suisse et Bulgarie, sur mandat d'arrêt européen.
afp/pym