Le nouveau vaccin contre la pneumonie homologué par l'Organisation mondiale de la santé est d'une importance cruciale pour les pays en voie de développement qui ne bénéficient pas de programmes d'aide pour les médicament, car son coût est nettement inférieur à celui des anciens vaccins.
Selon l'OMS, les différentes formes de pneumonies sont responsables de pas moins de 15% des décès d'enfants de moins de 5 ans dans le monde, ce qui constitue la première cause infectieuse de mortalité infantile.
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"On estime qu'environ un demi-million d'enfants meurent tous les ans à cause de la pneumonie à pneumocoques. Or, il s'agit justement de celle contre laquelle le vaccin protège", a précisé le pharmacien et spécialiste des vaccins au sein de Médecins sans frontières Alain Alsalhani dans le 12h30 de la RTS samedi.
50% du budget englouti par l'ancien vaccin
La majorité des enfants qui sont malades et qui meurent aujourd'hui de pneumonie proviennent de pays dits à revenus intermédiaires. Cette catégorie de pays ne touche pas d'aides pour les médicaments, vaccins y compris. Ceux qui permettent actuellement de se protéger contre la pneumonie ont été développés par Pfizer et GlaxoSmithKline.
"Les pays de cette catégorie qui ont réussi à introduire ces anciens vaccins anti-pneumonie consacrent, en moyenne, entre 30 à 50% de leur budget de vaccins pour acheter uniquement ceux-ci", détaille Alain Alsalhani, qui pointe du doigt leur impact budgétaire "vraiment énorme".
Manque de transparence des pharmas
Le spécialiste de Médecins sans frontières dénonce au passage le manque de transparence qui règne dans le domaine du prix des médicaments, notamment les inconnues qui planent sur le coût de la recherche et développement, argument majeur utilisé par les entreprises pharmaceutiques pour justifier leurs prix élevés. "Il n'y a pas non plus de transparence sur les prix pratiqués par ces sociétés dans les différents pays. Lorsqu'un nouveau pays veut obtenir le vaccin, il ne sait pas combien son voisin paie", déplore Alain Alsalhani.
Propos recueillis par Anouk Henry
Adaptation web: Vincent Cherpillod