La messe catholique sera célébrée à la cathédrale de Genève le 29 février, a confirmé monseigneur Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg: "Cela se fait déjà à Lausanne, mais à Genève, capitale du protestantisme, c’est une grande première".
En Suisse, catholiques et protestants cohabitent en paix depuis plusieurs décennies, du fait notamment du nombre élevé de mariages mixtes. "C'est une grande responsabilité pour les Eglises en Suisse de montrer comment on peut vivre ensemble de différentes traditions, de différentes églises", indique Kurt Koch, invité du 19h30 dimanche.
Seul cardinal électeur suisse au Vatican, Kurt Koch est chargé de l'Unité des chrétiens au Vatican. Il défend la place de la religion dans l'espace public. Il s'aligne ainsi sur la position du pape François, favorable à la présence de crèches dans les bâtiments publics. "Si la religion était seulement privée, je crains que la société ne soit plus capable de dialogue interreligieux", estime-t-il.
"Il faut des crèches dans les bâtiments publics"
"Il faut faire une grande différence entre une saine laïcité et un laïcisme. Quelquefois, j'ai l'impression en France que le laïcisme devient une nouvelle religion civile", met ainsi en garde Kurt Koch.
L'ancien évêque de Bâle, qui avait pris position contre l'interdiction des minarets en 2009, insiste également sur la nécessité d'accorder une place aux musulmans et aux juifs dont la présence est aujourd'hui une réalité en Europe.
Darius Rochebin
>> L'interview intégrale de Kurt Koch:
Le pape appelle l'Eglise à changer de mentalité
Le pape François a appelé samedi la Curie romaine (gouvernement de l'Eglise) à "un changement de mentalité" profond dans le contexte d'un Occident qui se déchristianise, particulièrement en Europe. Il défend des "changements significatifs" pour s'adapter à la société et ne pas devenir un "corps détaché de la réalité".
Lançant une pique à des adversaires qui s'opposent à ses réformes, y compris au sein de la Curie romaine, le pape a décrit "la rigidité qui naît de la peur du changement et qui finit par disséminer des piquets et des obstacles sur le terrain du bien commun, en le transformant en champ miné d'incommunicabilité et de haine".
ats