Ce courrier électronique fait partie d'une série de messages publiés par le Center for Public Integrity, regroupement de journalistes d'investigation.
Donald Trump est visé par une procédure de destitution, lancée par la Chambre des représentants qui a voté sa mise en accusation mercredi, pour avoir posé comme condition à ces 400 millions de dollars d'aide à l'Ukraine une enquête ukrainienne sur un de ses rivaux potentiels à la présidentielle de 2020, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden.
Le courrier électronique d'un responsable du Bureau de la gestion et du budget (OMB), Michael Duffy, est envoyé à 11h04 le 25 juillet 2019, soit 1 heure et 31 minutes après la fin de la conversation entre Donald Trump et son homologue Volodymyr Zelensky.
Rien de nouveau pour les républicains
"Vu les consignes que j'ai reçues et sachant l'intention de l'administration d'examiner l'aide à l'Ukraine (...) veuillez attendre avant de verser tous nouveaux fonds promis par le Département de la Défense", écrit-il. "Etant donné la nature sensible de la demande, je vous saurais gré de la transmettre uniquement à ceux qui ont besoin de l'être pour exécuter cet ordre", ajoute-t-il.
Les partisans républicains de DonaldTrump à la Chambre des représentants, dans un rapport le 2 décembre, avaient plaidé en faveur de Michael Duffy, soulignant qu'il n'était "pas inhabituel" que de telles demandes soient faites, selon le Center for Public Integrity. De même, le sénateur républicain Ron Johnson a estimé sur la chaîne de télévision ABC dimanche que la publication de ce message électronique n'apportait "rien de nouveau" dans le dossier monté contre le président.
Révélation explosive pour les démocrates
En revanche, le sénateur démocrate Chuck Schumer y a vu une révélation "explosive". "S'il n'y a rien d'illicite dans le fait de retenir les fonds, pourquoi Michael Duffy a-t-il voulu que personne ne sache ce qu'il avait fait?", a-t-il lancé sur Twitter.
"Si le président est tout à fait innocent et ne devrait pas être mis en accusation, pourquoi a-t-il tellement peur que ces gens disent ce qu'ils ont à dire?", a affirmé une autre sénatrice démocrate, Amy Klobuchar, sur CNN.
Malgré le témoignage sous serment de 17 membres ou anciens membres de son administration selon lesquels Donald Trump s'est servi de sa fonction pour son intérêt personnel, le chef de l'Etat clame son innocence, se disant victime d'une "chasse aux sorcières" et d'une "tentative de coup d'Etat".
Il devrait être jugé, vraisemblablement à partir de janvier, par le Sénat, où la majorité républicaine a déjà fait savoir qu'elle le considérait innocent et ne comptait pas le destituer.
ats/pym