Un militaire américain a été tué lundi au combat en Afghanistan, a annoncé l'armée américaine dans un communiqué, sans donner plus de précisions. L'attaque a été revendiquée peu après par le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid, qui a affirmé que le mouvement avait fait "exploser un véhicule américain dans le district Char Dara de Kunduz" dans la nuit de dimanche à lundi.
Ce décès pourrait avoir de lourdes conséquences, alors que les Etats-Unis et les talibans discutent depuis plus d'un an d'un accord sur le retrait des forces américaines d'Afghanistan en échange de garanties sécuritaires des insurgés.
Retrait américain en suspens
En septembre, le président américain Donald Trump avait déjà stoppé une première fois ce dialogue, alors proche d'aboutir, après un attentat revendiqué par les insurgés à Kaboul qui avait fait douze morts, dont un soldat américain. Les négociations, qui avaient ensuite repris, ont été à nouveau suspendues en décembre après une nouvelle attaque talibane contre un hôpital proche de la base américaine de Bagram, au nord de Kaboul.
Au moins 20 soldats américains ont été tués en Afghanistan en 2019, ce qui fait de cette année la plus meurtrière pour l'armée des Etats-Unis depuis 2014, quand elle avait officiellement cessé de mener des missions de combat dans le pays. Au total, plus de 2'400 soldats américains ont péri en Afghanistan depuis qu'une coalition menée par les Etats-Unis a chassé les talibans du pouvoir fin 2001, peu après les attentats du 11 septembre.
Contexte tendu par l'élection présidentielle
L'attaque de Kunduz survient au lendemain de l'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle afghane du 28 septembre, qui a vu le président Ashraf Ghani remporter la majorité absolue. Son principal adversaire, le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, a d'ores et déjà annoncé qu'il s'opposerait à la réélection de son rival.
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Ashraf Ghani s'est souvent plaint d'être tenu à l'écart des négociations entre Américains et talibans, ceux-ci refusant de s'asseoir à la même table que les autorités de Kaboul, qu'ils qualifient de "marionnettes" de Washington.
Reuters/vic