Comme un symbole, la dernière apparition publique de Gaïd Salah remontait au 19 décembre, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a été élu une semaine plus tôt lors d'un scrutin que le général avait imposé malgré l'opposition du mouvement populaire de contestation qui agite l'Algérie depuis février, le Hirak.
A cette occasion, Abdelmadjid Tebboune avait élevé le président par intérim Abdelkader Bensalah mais aussi Ahmed Gaïd Salah à la dignité de "Sadr" dans l'Ordre national du Mérite. Un honneur traditionnellement réservé aux chefs de l'Etat.
"Homme fort" de l'Algérie
Après la démission en avril du président Bouteflika, confronté à un mouvement populaire massif de contestation du régime, le général avait ensuite monopolisé la parole politique. Il était apparu comme l'homme fort de l'Algérie, face à un pouvoir civil intérimaire muet.
Visage du haut commandement militaire - le pilier depuis l'indépendance en 1962 d'un régime algérien caractérisé par son opacité -, il a durant plus de huit mois "suggéré" la marche à suivre au gouvernement. Tour à tour , il a félicité, admonesté ou mis en garde le mouvement de contestation, au sein duquel il est vite devenu très impopulaire, apparaissant comme le garant de la survie d'un système politique conspué.
Deuil national de 3 jours
Abdelmadjid Tebboune a décrété un deuil national de trois jours. Les funérailles auront lieu mardi.
Il a annoncé que le général Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'armée de Terre, assumerait dans l'immédiat les fonctions du général disparu, nommé à la tête de l'armée en 2004.
ats/ani