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Pas de messe de Noël à Notre-Dame, une première depuis 216 ans

Au-dessus de Notre-Dame, une grue géante de 75 mètres, capable de soulever 8 tonnes. [AFP - Thomas Samson]
Pas de messe de Noël à Notre-Dame, une première depuis 216 ans / La Matinale / 1 min. / le 24 décembre 2019
Pour la première fois depuis 1803, Notre-Dame de Paris ne connaîtra pas de messe de Noël. Huit mois après l'incendie du 15 avril, c'est une grue géante qui veille sur la cathédrale en attendant de démonter l'échafaudage qui la menace.

Cette grue aura à mener l'opération la plus délicate de tout ce chantier herculéen de sécurisation. Opération qui devrait démarrer début février: il s'agira de démonter un à un 10'000 tubes de métal - 250 tonnes au total - que l'incendie du 15 avril a soudé.

Un travail de plusieurs mois qui nécessite des préparatifs en raison de sa complexité. L'échafaudage déformé, fragilisé, telle une gigantesque toile d'araignée en plein ciel, menace la voûte et l'équilibre de la cathédrale. Le joyau de l'art gothique est toujours, sept mois après l'incendie, en état d'"urgence absolue".

Mobilisation extraordinaire

Conformément au voeu du président français Emmanuel Macron d'accomplir la restauration de Notre-Dame en cinq ans, il n'y a pas d'arrêt aux vacances de fin d'année: quelques opérations se poursuivent même si d'autres sont interrompues, selon l'établissement public dirigé par le général Jean-Louis Georgelin.

L'incendie de Notre-Dame a suscité une mobilisation extraordinaire en France et dans le monde: 922 millions d'euros de dons et promesses de dons ont été confirmés, soit 320'000 dons au total.

Une première depuis 216 ans

Mais pour la première fois depuis 216 ans, la cathédrale vieille de huit siècles va rester silencieuse une nuit de Noël: aucune cérémonie, aucune procession n'étant prévue aux abords. La messe de Noël sera célébrée à minuit par le recteur de la cathédrale, Mgr Patrick Chauvet, en l'église Saint-Germain l'Auxerrois, face au Louvre.

La grue géante est arrivée le 16 décembre en pièces détachées à bord d'un convoi exceptionnel accompagnée de 40 camions d'équipements. Deux grues mobiles les ont déchargées. Elle est en train d'être montée et culminera à 75 mètres (80 mètres avec la flèche qui la domine). Fabriquée exprès à Moulins, plus grande grue à tour de modèle "topless" d'Europe, elle peut lever jusqu'à 8 tonnes.

Découpe des échafaudages

Dans la nuit du 17 au 18 décembre, a été débarqué d'une barge le poste de transformation électrique indispensable qui alimentera de manière pérenne les installations. Depuis lundi, la grue, qu'il a fallu souder solidement au sol, a été équipée d'un ascenseur. Avant son entrée en action, cette immense girafe veillant sur Notre-Dame devra être dûment contrôlée.

Parallèlement, un deuxième échafaudage léger est en train de s'élever ces jours-ci de part et d'autre de l'ancien. Cette structure sera plus haute, et, à partir de poutrelles équipées de rails, des cordistes descendront dans l'échafaudage afin de le découper. Le démontage, qui durera plusieurs mois, pourrait commencer en février.

Etape stratégique

Il s'agit d'une étape stratégique, parce que personne ne peut dire avec certitude comment l’échafaudage qui pèse plus de 250 tonnes participe à l’équilibre de Notre-Dame, et quelles seront les conséquences lorsqu’il sera enlevé. Mais les autres travaux de sécurisation du bâtiment étant terminé et l’échafaudage menaçant à tout moment de s’effondrer, il faut le soustraire au plus vite.

L’opération prendra plusieurs mois. Pendant ce temps, un diagnostic plus précis de la santé de la cathédrale pourra être établi. Et c’est seulement après, à l’horizon 2021 que la reconstruction à proprement parler pourra enfin démarrer.

afp/kkub avec Ariane Hasler

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