Les trois grandes puissances de l'est asiatique ont appelé mardi la Corée du Nord à s'abstenir de "provocations" liées à son programme nucléaire nord-coréen. Même la Chine, traditionnel soutien de Pyongyang, s'inquiète et se rapproche des positions défendues par Tokyo et Séoul.
"Nous avons réaffirmé que la dénucléarisation de la péninsule coréenne et la paix durable en Asie de l'Est étaient l'objectif commun des trois pays", a déclaré le Premier ministre chinois Li Keqiang à l'issue du sommet organisé à Chengdu, capitale de la province du Sichuan.
Le régime de Kim Jong-un a fait ces dernières semaines une série de déclarations véhémentes et adressé à Washington un ultimatum pour la fin de l'année. Faute de progrès dans leurs discussions, Pyongyang a promis un "cadeau de Noël".
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Le Japon, allié des Etats-Unis, est en première ligne, constituant une des cibles favorites des essais de missiles du régime de Pyongyang, dont les engins tendent à s'abîmer en mer du Japon, voire à survoler cet archipel.
Timide rapprochement entre Tokyo et Séoul
Le sommet de Chengdu aura également permis un début de rapprochement entre le Japon et la Corée du Sud, avec, pour la première fois en quinze mois, une rencontre entre le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-in.
Au cours d'une conférence de presse à l'issue de la rencontre, Shinzo Abe a exhorté Séoul à faire le nécessaire pour que le Japon et la Corée du Sud "retrouvent des relations solides". Il a cependant insisté sur "la responsabilité" de la Corée du Sud dans le règlement des différends entre les deux pays.
Côté sud-coréen, le président Moon a fait part à son interlocuteur japonais de l'importance d'avoir des "conversations franches" pour régler les différends entre leurs pays, a rapporté la presse sud-coréenne. Il a également estimé que la Corée du Sud et le Japon étaient "les plus proches voisins, géographiquement, culturellement et historiquement".
Contentieux historiques
Les relations entre Tokyo et Séoul sont plombées depuis des décennies par des contentieux historiques hérités de l'époque où la péninsule coréenne était une colonie japonaise (1910-1945).
Les tensions se sont nettement aggravées il y a un an lorsque des tribunaux sud-coréens ont exigé d'entreprises nippones qu'elles dédommagent des Sud-Coréens forcés de travailler dans leurs usines pendant l'occupation japonaise.
Tokyo avait décidé cet été de rayer la Corée du Sud d'une liste d'Etats considérés comme des partenaires commerciaux privilégiés, une mesure perçue comme une sanction par Séoul qui avait aussitôt répliqué par une radiation similaire du Japon, envenimant un peu plus les relations.
ats/as/ani