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La Libye au centre d'une visite surprise du président turc à Tunis

Recep Tayyip Erdogan a été accueilli à sa descente d'avion par le président tunisien Kais Saied. [AP/Keystone - Tunisian Presidency]
Visite surprise en Tunisie du président Erdogan pour discuter d'un éventuel cesser-le-feu en Lybie / Le Journal horaire / 59 sec. / le 26 décembre 2019
Recep Tayyip Erdogan a effectué mercredi une visite surprise à Tunis. Le dirigeant turc, qui rencontrait pour la première fois son homologue Kais Saied, a expliqué vouloir aider à un règlement du conflit libyen.

Le nouveau président tunisien est entré en fonctions le 23 octobre. Et c'est pour s'entretenir avec lui que son homologue turc a pris l'avion en compagnie de son ministre des Affaires étrangères, de celui de la Défense ainsi que du responsable des renseignements turcs.

"Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye dans le cadre de la relance du processus politique", a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse. "L'impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie", a-t-il ajouté.

"Complexité accrue" de la crise libyenne

De son côté, Kais Saied a souligné "la complexité accrue" de la crise libyenne, et évoqué "le soutien du président Erdogan à une initiative tunisienne sur la Libye. Annoncée lundi cette initiative appelle "tous les Libyens à s'asseoir à la table des négociations pour parvenir à une formule de sortie de crise".

La Libye, avec laquelle la Tunisie partage une longue frontière, est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Elle est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA, basé à Tripoli et soutenu par l'ONU et la Turquie, et dans l'est un pouvoir incarné par le général Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale. Celui-ci est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis.

afp/oang

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Soutien militaire turc au GNA "si nécessaire"

La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord militaire avec le GNA libyen, ainsi qu'un accord maritime. Ce dernier accord vise à étendre les frontières maritimes de la Turquie et a notamment été dénoncé par la Grèce.

Commentant les informations faisant état de la présence de mercenaires soudanais et russes aux côtés des forces pro-Haftar, Recep Tayyip Erdogan a déclaré: "Je me demande ce qu'ils font en Libye et à quel titre ces 5000 Soudanais et ces 2000 autres de la compagnie russe Wagner s'y trouvent. Qu'ont-ils à faire sur place?"

"Si la Turquie est invitée à envoyer des troupes en Libye, nous accepterons l'invitation car nous au moins nous avons un accord" avec le GNA, a-t-il prévenu.

Dimanche, le président turc avait déjà déclaré que son pays augmenterait son soutien militaire à Tripoli si nécessaire.