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Le Pentagone va envoyer 750 soldats "dans la région" irakienne

Regain de tensions entre Washington et Téhéran après l'attaque de l'ambassade américaine à Bagdad.
Regain de tensions entre Washington et Téhéran après l'attaque de l'ambassade américaine à Bagdad. / 12h45 / 1 min. / le 2 janvier 2020
Le Pentagone va envoyer "immédiatement" environ 750 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, "en réponse aux événements récents en Irak", a annoncé mardi le ministre américain de la Défense Mark Esper. Il s'exprimait après l'attaque de l'ambassade américaine à Bagdad.

"Environ 750 soldats vont être déployés dans la région immédiatement", a déclaré Mark Esper. Il semble confirmer des informations d'un responsable américain ayant déclaré plus tôt que les Etats-Unis avaient envoyé 500 soldats au Koweït, voisin de l'Irak.

Ce responsable, sous couvert d'anonymat, ajoutait qu'à terme, "jusqu'à 4000 soldats pourraient être déployés dans la région".

Le ministre américain de la Défense, Mark Esper, a lui simplement déclaré que des "forces additionnelles" sont prêtes à être déployées "dans les jours qui viennent".

Deux "terroristes" accusés

Peu auparavant le président américain Donald Trump avait menacé de faire payer "le prix fort" à Téhéran pour cette attaque menée par des pro-Iran à Bagdad mardi. Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a estimé mardi que cette attaque était l'oeuvre de "terroristes". Sur Twitter, le chef de la diplomatie américaine a nommé deux personnes qu'il accuse d'avoir été soutenues par "des alliés de l'Iran".

Réponse à une attaque à la roquette

Les deux hommes cités par Mike Pompeo sont des responsables du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires irakiens dominée par des factions pro-Iran, accusée par Washington d'une attaque à la roquette qui a tué vendredi un Américain en Irak.

En réponse à cette attaque vendredi, l'armée américaine a tué lors de frappes aériennes pendant le week-end 25 combattants des brigades du Hezbollah, groupe armé chiite membre du Hachd, provoquant la colère de milliers d'Irakiens pro-iraniens qui ont pris d'assaut l'ambassade américaine à Bagdad mardi.

jvia avec agences

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Téhéran convoque le chargé d'affaires suisse

Téhéran a convoqué le chargé d'affaires suisse pour protester contre le "bellicisme" des Etats-Unis après des frappes aériennes américaines sur une faction pro-Iran en Irak dimanche, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères iranien. La Suisse représente les intérêts des Etats-Unis en Iran en l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays.

Plus tôt mercredi, le guide suprême de la République islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a "condamné avec force la malveillance" des Etats-Unis, après les frappes aériennes américaines ayant pris pour cible dimanche une force pro-iranienne en Irak. Il réagissait, sur Twitter, pour la première fois aux raids contre des bases des Brigades du Hezbollah dans l'ouest de l'Irak, à la frontière syrienne.

If the Islamic Republic decides to challenge & fight, it will do so unequivocally. We’re not after wars, but we strongly defend the Iranian nation’s interests, dignity, & glory.

If anyone threatens that, we will unhesitatingly confront & strike them.

— Khamenei.ir (@khamenei_ir) January 1, 2020

Les manifestants se retirent de l'ambassade américaine

Des manifestants pro-Iran ont commencé à se retirer mercredi des abords de l'ambassade américaine à Bagdad à l'appel du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires irakiens, mais une de ses factions a promis de rester devant la chancellerie attaquée mardi.

Le Hachd a appelé ses partisans à relocaliser leur sit-in à l'extérieur de la Zone verte à Bagdad, où siège l'ambassade. Aussitôt, des manifestants se sont mis à démonter les tentes qu'ils avaient montées la veille pour un sit-in qu'ils promettaient alors illimité, a constaté un photographe de l'AFP.

Un responsable des brigades du Hezbollah, la faction visée dimanche par des raids américains qui ont fait 25 morts, a néanmoins affirmé que ses hommes "resteront" devant l'ambassade, "même si les autres factions partent".