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En Algérie, libération de 76 détenus du mouvement de contestation

Septante-six personnes détenues dans le cadre du mouvement de contestation en Algérie ont été remises en liberté jeudi, dont une de ses figures, Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, vétéran très respecté de la Guerre d'Indépendance devenu un symbole de la répression.

Lakhdar Bouregaâ a quitté la prison d'Alger où il était en détention préventive depuis le 30 juin. "Son procès, qui devait s'ouvrir ce (jeudi) matin, a été reporté et le juge a décidé de le libérer", a expliqué son avocat Abdelghani Badi, précisant que Lakhdar Bouregaâ, opéré d'urgence d'une hernie durant sa détention en novembre, comparaîtrait libre lors de son procès, renvoyé au 12 mars.

Selon l'agence de presse officielle APS, l'accusation de "participation à une entreprise de démoralisation de l'armée", crime passible de 5 à 10 ans de prison, a été abandonnée et Lakhdar Bouregaâ n'est plus prévenu que d'"outrage à corps constitué", passible d'une amende.

Nombreuses détentions provisoires

Selon la télévision nationale, outre Lakhdar Bouregaâ, la justice a remis en liberté 75 personnes incarcérées – dont 51 à Alger – dans le cadre du "Hirak", le mouvement de contestation populaire du régime qui agite l'Algérie depuis le 22 février. Certains ont été libérés avant la fin de leur peine, mais la majorité était en détention provisoire.

Ces libérations représentent environ la moitié des quelque 140 "détenus du Hirak" dénombrés avant cette mesure par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui les recense et les soutient.

Son président Kaci Tansaout a vu dans ces libérations "surprises" une volonté du pouvoir de calmer cette contestation.

Sur sa page Facebook, le CNLD évoque une "instruction nationale de la présidence de la République pour la libération des otages pour essayer de gagner (la bienveillance de) la rue".

Le président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre lors d'une élection imposée par le pouvoir, boycottée par la contestation et massivement boudée par les électeurs, a proposé un "dialogue" au "Hirak".

Plusieurs figures de ce mouvement sans structure formelle, qui réclame une refonte totale du régime au pouvoir depuis l'indépendance de 1962, ont exigé des préalables, dont la libération des "détenus politiques et d'opinion".

Près de 200 arrestations

Au moins 180 manifestants, militants ou journalistes ont été placés en détention provisoire depuis juin, selon le CLND.

Quelques-uns avaient déjà été libérés après avoir été acquittés, parfois après quelques mois de détention. Une trentaine de détenus, condamnés pour "atteinte à l'intégrité du territoire", sont sortis de prison ces derniers jours après avoir intégralement purgé leur peine de six mois.

>> Son diffusé dans le journal horaire de 22h00

afp/sjaq

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