Les participants à ce cortège funéraire, dans le quartier de Kazimiya à Bagdad qui abrite un sanctuaire chiite, ont également crié "Vengeance pour Abou Mehdi al-Mouhandis", chef opérationnel du Hachd al-Chaabi, coalitition de paramilitaires intégrés aux forces de sécurité irakiennes.
En tout, le "tir de précision d'un drone" américain qui a pulvérisé dans la nuit de jeudi à vendredi les deux voitures à bord desquelles se trouvaient Soleimani et Mouhandis a fait dix morts, cinq Irakiens et cinq Iraniens.
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Les cercueils des cinq Irakiens ont été amenés à Kazimiya sur des pick-ups surmontés des drapeaux nationaux et qui fendaient la foule habillée entièrement de noir. Les corps des cinq Iraniens étaient, eux, surmontés du drapeau iranien.
Certains dans la foule brandissaient des portraits du guide suprême iranien Ali Khamenei, ou du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah qui assure former avec le Hachd l'"axe de la résistance" aux Etats-Unis et à Israël au Moyen-Orient, et qui a appelé au "juste châtiment" des "assassins criminels" responsables de la mort de Soleimani.
Présence du Premier ministre irakien
Le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a participé aux obsèques. Etaient également présents Hadi al-Ameri, patron des pro-Iran au Parlement irakien, de même que l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et plusieurs chefs de faction chiites pro-iraniennes.
Une réunion prévue au Parlement a été repoussée à dimanche pour que les députés puissent eux aussi assister aux obsèques.
Reproches de Pompeo aux Européens
De son côté, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a reproché aux Européens de ne pas avoir été "aussi utiles" qu'ils auraient dû l'être.
Dans une interview à la chaîne de télévision Fox News, Mike Pompeo a expliqué avoir été en contact téléphonique avec des dirigeants du monde entier pour évoquer avec eux cette attaque qui a provoqué la fureur des Iraniens.
"J'ai parlé à nos partenaires dans la région pour leur expliquer ce que nous faisions, pourquoi nous le faisions, et pour leur demander leur assistance. Tous ont été fantastiques", a-t-il dit.
"Mais mes discussions avec nos partenaires dans d'autres endroits n'ont pas été aussi bonnes. Franchement, les Européens n'ont pas été aussi utiles que j'aurais espéré qu'ils le soient", a-t-il ajouté.
Selon lui, "les Britanniques, les Français, les Allemands, tous doivent comprendre que ce que nous avons fait, ce que les Américains ont fait, a permis également de sauver des vies en Europe".
"C'était une bonne chose pour le monde entier et nous appelons chacun dans le monde à soutenir l'action des Etats-Unis pour faire en sorte que la République islamique d'Iran se comporte simplement comme une nation normale", a poursuivi Mike Pompeo
Washington a assuré que le général Soleimani était en train de préparer des "actions violentes" visant notamment des Américains.
A l'exception notable d'Israël qui a apporté son soutien aux Américains, la majorité des dirigeants mondiaux, notamment les Européens, ont fait part de leur inquiétude après cette attaque, appelant à "la retenue" et à la "désescalade".
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agences/pym
Démenti après l'annonce d'un nouveau raid
La milice Hachd al Chaabi - majoritairement composée de factions pro-iraniennes - a affirmé que des frappes aériennes près de la base de Taji, au nord de la capitale irakienne Bagdad, avaient fait six morts et trois blessés graves, dans la nuit de vendredi à samedi.
Selon la télévision publique irakienne, les frappes ont été menées par l'armée américaine. Mais la coalition conduite par les Etats-Unis a démenti samedi.
"FAIT: la coalition n'a pas mené de frappes aériennes près de la base de Taji ces derniers jours", a écrit un porte-parole sur Twitter.