Le bras de fer se joue sur deux fronts: les consultations et la rue qui continue à gronder en parallèle. Le gouvernement est d'abord réuni ce lundi pour définir une stratégie: visiblement le calcul d'un essoufflement de la grève s'est révélé mauvais.
La mobilisation est toujours forte dans les transports, surtout à Paris avec de légères améliorations concernant le transport ferroviaire dans le reste de la France. Et si le soutien des Français aux grévistes fléchit un peu, il reste majoritaire. Pour l'instant, le gouvernement est en échec dans la bataille de l'opinion.
Des négociations qui ne vont pas durer
La fenêtre politique des négociations est en train de se refermer puisque le projet de loi sur les retraites doit être présenté au Conseil des ministres le 24 janvier. Il faut donc trouver un compromis rapidement sur la question de l'âge.
Même le patronat a fait savoir lundi que cet âge-pivot de 64 ans n'était pas un impératif. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a aussi estimé qu'un accord était à portée de main.
De nouvelles professions vont manifester
Les professions libérales, notamment les soignants et les avocats, se mettent aussi en grève, de même qu'une partie du personnel Air France qui les rejoindront mardi.
Jeudi et samedi, des manifestations massives sont d'ores et déjà annoncées à Paris et dans les grandes villes. On ignore encore si Emmanuel Macron, qui reste en retrait, va prendre la parole pour trancher à un moment donné mais l'hypothèse est évoquée.
Alexandre Habay/ebz
600 millions d'euros de manque à gagner pour la SNCF
La grève contre la réforme des retraites, qui perturbe fortement le trafic ferroviaire depuis le 5 décembre, a occasionné un manque à gagner de plus de 600 millions d'euros à la SNCF, a indiqué son patron Jean-Pierre Farandou dans ses voeux aux cheminots lundi.
"Nous avons perdu près de 600 millions d'euros, sans compter les dédommagements pour les voyageurs de la vie quotidienne et les chargeurs qui vont quitter le ferroviaire pour repasser à la route", a déclaré le dirigeant dans une vidéo diffusée en interne.
La SNCF estime généralement à 20 millions par jour le manque à gagner pendant les grèves, les pertes commerciales étant loin d'être compensées par les économies en salaires, en électricité et en carburant. S'ajoutent les compensations qu'elle devra verser aux voyageurs et aux régions qui subventionnent les transports locaux - qu'il est difficile de quantifier à l'avance - et les coûts engendrés par la recherche de transports de substitution.