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La femme de Carlos Ghosn visée par un mandat d'arrêt japonais

Carole Ghosn est visée par un mandat d'arrêt japonais. [AFP - Kazuhiro Nogi]
Carole Ghosn visée par un mandat d'arrêt japonais / Le Journal horaire / 16 sec. / le 7 janvier 2020
Le parquet de Tokyo a annoncé mardi avoir obtenu un mandat d'arrêt contre Carole Ghosn, soupçonnée de faux témoignage dans l'enquête japonaise visant son mari Carlos Ghosn, lequel fait déjà l'objet d'une demande d'arrestation par Interpol après sa fuite au Liban.

Selon un communiqué du parquet, Carole Ghosn, qui se trouve actuellement au Liban, est soupçonnée de fausses déclarations devant un tribunal de Tokyo en avril 2019, quand elle avait été interrogée sur ses éventuelles rencontres avec une personne non nommément citée, en lien avec les accusations visant Carlos Ghosn.

Une porte-parole du couple a qualifié l'annonce de "pathétique", rappelant qu'il y a neuf mois Carole Ghosn était "volontairement" retournée au Japon pour être interrogée par les enquêteurs du parquet et qu'elle avait été "libre de repartir sans accusations" contre elle.

Cerveau de l'exfiltration?

Carlos Ghosn avait été arrêté en novembre 2018 à Tokyo pour malversations financières présumées puis inculpé. Après un cumul de 130 jours en détention, le patron déchu de Renault et Nissan avait été libéré sous caution fin avril 2019, mais avec l'interdiction formelle de quitter le Japon dans l'attente de son procès.

Carole Ghosn n'avait de cesse de clamer l'innocence de son mari, mais aussi de protester haut et fort contre les strictes conditions de sa liberté sous caution. Les juges japonais interdisaient notamment l'ancien magnat automobile de voir ou contacter sa femme.

Après la fuite de Carlos Ghosn du Japon dans la nuit du 29 au 30 décembre, plusieurs médias ont présenté son épouse comme le cerveau de l'opération d'exfiltration. Carlos Ghosn, qui doit tenir une conférence de presse très attendue à Beyrouth mercredi, a cependant assuré la semaine dernière qu'il avait organisé sa fuite "seul".

"Acte extrêmement regrettable"

En se réfugiant au Liban, qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon, Carlos Ghosn a commis un acte "extrêmement regrettable" et a bafoué le système judiciaire japonais, a estimé mardi Nissan dans un communiqué.

Le Franco-Libano-Brésilien de 65 ans est soupçonné de s'être enfui en prenant un jet privé à l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka, le soir du 29 décembre, en compagnie de deux complices présumés, et d'avoir évité les contrôles en étant caché dans un caisson de matériel audio.

afp/gma

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Soutien de Jean-Luc Mélenchon

Le chef de file de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, a jugé mardi "inacceptable" la "maltraitance à laquelle s'est livrée la justice japonaise" à l'encontre de Carlos Ghosn.

"Je vous le dis clair et net: les droits de l'Homme et les droits de la défense ne s'appliquent pas en fonction de critères de classe", et "monsieur Carlos Ghosn y a droit comme tous les autres", a réagi le dirigeant du parti La France insoumise sur la radio Europe 1.

"Vous connaissez un être humain qui n'essaie pas de s'échapper quand on le maltraite ? Ca n'existe pas. Alors pourquoi serait-il le seul être humain à notre connaissance à qui ça serait indifférent d'être maltraité ?", a-t-il interrogé.