"Ce que nous savons, c'est que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, lors d'un appel au secrétaire général des Nations unies, a dit 'nous n'avons pas le temps de délivrer un visa pour Mohammad Javad Zarif et nous ne lui délivrerons pas de visa'", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.
"Le secrétaire général a répondu en disant que l'Iran avait le droit de participer à cette session", un "débat ouvert" à tous les membres des Nations unies, organisé jeudi au Conseil de sécurité sur le respect de la Charte de l'ONU, a-t-il indiqué, cité par l'agence de presse iranienne Isna.
"Déroute du régime de Trump"
Cette décision est "un signe de la déroute du gouvernement américain et du régime de Trump", a-t-il accusé, ajoutant qu'il avait prévu pendant sa visite à New York d'"évoquer les crimes de l'Amérique". "De quoi ont-ils peur réellement? De la vérité?", a-t-il demandé sur Twitter.
Les tensions sont au plus haut entre Téhéran et Washington depuis la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi dans une frappe de drone américain à Bagdad.
Chef de la Force Qods, unité d'élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique iranienne), Soleimani était l'architecte de la stratégie de l'Iran au Moyen-Orient.
>> Lire aussi : En Iran, les obsèques de Qassem Soleimani tournent au drame
Obligation d'émettre les visas
Etat-hôte du siège des Nations unies, les Etats-Unis ont en principe l'obligation d'accorder rapidement des visas aux Etats qui en font la demande pour permettre à leurs responsables d'assister à des réunions à l'ONU.
Mais en septembre déjà, ils avaient tardé à octroyer un visa à une délégation iranienne accompagnant Mohammad Javad Zarif et au président iranien Hassan Rohani à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies.
Liste noire
Et en juillet, Washington avait été critiqué par l'ONU pour avoir accordé à Mohammad Javad Zarif un visa limitant drastiquement ses déplacements à New York, où celui-ci devait assister à une réunion onusienne sur le développement durable.
Fin juillet, dans le cadre de leur politique de "pression maximale" sur la République islamique, les Etats-Unis ont mis le nom du ministre des Affaires étrangères sur la liste noire des personnes faisant l'objet de sanctions financières américaines.
afp/kkub