Interrogé par des journalistes sur un communiqué commun condamnant l'"ingérence étrangère" sans plus de précision, Josep Borrell a souligné: "C'est évident que cela fait référence à la décision turque d'intervenir avec des troupes en Libye". C'est "quelque chose que nous rejetons et qui accroît nos inquiétudes sur la situation" dans ce pays, a-t-il dit.
Josep Borrell et quatre de ses homologues de pays membres de l'UE se sont retrouvés en urgence mardi pour évoquer la situation en Libye où le maréchal Khalifa Haftar poursuit son offensive ciblant Tripoli. Les forces de Khalifa Haftar, homme fort de l'Est du pays, soutenu notamment par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis, ont annoncé lundi s'être emparées de toute la ville de Syrte, jusque-là contrôlée par le gouvernement de Tripoli.
"Danger du terrorisme"
Les Européens craignent que l'intervention militaire d'Ankara en soutien à ce gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU ne vienne envenimer la situation. "La Libye est devenue un lieu où d'autres puissances se livrent une guerre par forces interposées, et nous ne voulons plus l'accepter", a déclaré le ministre allemand Heiko Maas en arrivant à Bruxelles.
Il s'est entretenu avec ses homologues britannique Dominic Raab, français Jean-Yves Le Drian et italien Luigi Di Maio. "La Libye ne représente pas seulement un risque pour les phénomènes migratoires, elle est un risque également pour le danger du terrorisme", a déclaré le ministre italien, qui était ensuite attendu en Turquie.
ats/gma