Modifié

Les démocrates veulent priver Trump du pouvoir de déclarer la guerre

Les démocrates veulent priver Trump du pouvoir de déclarer la guerre. [Keystone/AP - J. Scott Applewhite]
Les démocrates veulent priver Trump du pouvoir de déclarer la guerre / Le Journal horaire / 41 sec. / le 9 janvier 2020
La Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a adopté jeudi une résolution pour limiter le pouvoir de Donald Trump de lancer des opérations militaires contre l'Iran. Le texte est largement symbolique, mais embarrassant pour le président américain.

Majoritaires à la Chambre des représentants, les démocrates ne décolèrent pas depuis la frappe américaine qui a tué le général iranien Qassem Souleimani la semaine dernière.

Disant craindre une "grave escalade des tensions", la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a accusé l'administration de Donald Trump d'avoir lancé cette "frappe militaire disproportionnée et provocatrice" sans "consulter le Congrès", seul habilité à déclarer la guerre selon la Constitution.

La résolution soumise à la Chambre a été adoptée par 224 voix pour, et 194 contre. Elle exhorte le président à "mettre fin à l'emploi des forces armées américaines pour mener des hostilités en ou contre l'Iran, ou contre tout membre de son gouvernement ou de son armée".

Vote symbolique

Il semble toutefois moins probable que la résolution passe ensuite le cap du Sénat, contrôlé par les républicains (53-47), même si au moins deux sénateurs de ce parti s'y sont dits favorables, indignés par le fait que le Congrès n'ait pas été consulté ni mieux informé sur ces opérations.

Si la résolution passait les deux étapes du Congrès, elle n'aurait pas valeur de loi et ne doit donc pas être promulguée par Donald Trump.

Trump s'en prend à Pelosi

Cette résolution n'en représente pas moins un camouflet pour le président républicain. Il avait appelé son camp à la rejeter jeudi matin, en affublant au passage la responsable des démocrates au Congrès d'un surnom moqueur. "J'espère que les républicains de la Chambre voteront contre la résolution sur les pouvoirs d'entrer en guerre de Nancy la folle", a-t-il tweeté.

Défiance chez les républicains

"Le Congrès n'a pas autorisé le président à utiliser la force militaire contre l'Iran", poursuit la résolution, affirmant que "les Américains et les membres de l'armée ont droit à une explication crédible". C'est ce point qui a provoqué la rupture de deux sénateurs républicains dans le camp du président, qui lui est sinon largement très fidèle. Farouche défenseur de la séparation des pouvoirs, le conservateur Mike Lee est sorti outré mercredi d'un briefing donné par de hauts responsables de l'administration Trump sur l'Iran.

"Cela va à l'encontre des valeurs américaines" et "c'est anticonstitutionnel", a-t-il tonné en annonçant qu'il avait donc décidé de voter pour une résolution similaire lorsqu'elle serait présentée au Sénat, comme un autre républicain, Rand Paul.

Le texte se base sur la "War Powers Resolution", voté en 1973 sur la fin de la guerre du Vietnam et malgré le veto de Richard Nixon, pour contraindre le président à obtenir un vote du Congrès pour toute intervention militaire de plus de 60 à 90 jours. Il reconnaît toutefois le "droit inhérent" du gouvernement à agir pour défendre les Etats-Unis "face à une attaque armée imminente".

afp/jfe

Publié Modifié

"L'accord sur le nucléaire est une réussite"

Exhortés à quitter l'accord sur le nucléaire signé en 2015 avec l'Iran, les Européens ont répondu jeudi par la voix du président du Conseil européen Charles Michel. Ce dernier a estimé que l'accord a été une "réussite importante après 10 ans d'intenses négociations internationales et reste un outil important pour la stabilité régionale".

"L'UE a ses propres intérêts et sa vision", souligne le communiqué du Belge. Dans un entretien téléphonique avec Hassan Rohani, le responsable européen a souligné l'engagement de l'UE avec "toutes les parties pour désamorcer les tensions", après les tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak en représailles à l'élimination par Washington du général Qassem Soleimani.