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Le gouvernement français dévoile deux projets de loi sur les retraites

Des manifestants contre la contestée réforme des retraites en France, le 9 janvier à Paris. [Mathieu Menard/Hans Lucas]
Le gouvernement français dévoile deux projets de loi sur les retraites / Le 12h30 / 1 min. / le 10 janvier 2020
Le gouvernement français a transmis jeudi aux partenaires sociaux deux projets de loi contenant sa réforme des retraites. Mais ces textes sont peu susceptibles de convaincre les syndicats, qui exigent le retrait pur et simple de la réforme.

Le gouvernement a précisé le contenu de sa réforme, qui contient toujours un âge "pivot", fixé à 64 ans, et un système de décote/surcote par rapport à l'âge légal maintenu à 62 ans.

Les deux textes gravent dans le marbre de la loi une règle "obligeant" à prévoir l'équilibre financier du futur système "universel" de retraite par points, mais aussi un "âge d'équilibre". Or, ce point de la réforme est vivement contesté par les syndicats modérés, dont la CFDT, pourtant favorables au principe général de la réforme. "Si l'âge pivot reste dans la loi, c'est non, c'est clair", a averti jeudi le secrétaire général du premier syndicat français Laurent Berger.

"'Je retire la mesure d'âge pivot' doivent être les mots du Premier ministre", a renchéri son homologue de l'Unsa, Laurent Escure. Or l'âge d'équilibre est mentionné au moins 39 fois dans le projet de loi ordinaire.

"Conférence de financement"

En début de semaine, le Premier ministre Edouard Philippe avait tendu la main à la CFDT en proposant une "conférence de financement", suggérée par Laurent Berger. Il a invité les partenaires sociaux vendredi pour en parler.

L'Etat s'engage aussi dans le projet de loi ordinaire, comme l'avait promis le gouvernement, à revaloriser les traitements des enseignants et des chercheurs, que la réforme des retraites pourrait pénaliser.

Nouveaux appels à la grève

Les syndicats ont rassemblé jeudi 452'000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 56'000 à Paris. Une mobilisation supérieure à celle du 10 décembre, mais en deçà de celles du 17 et surtout du 5 décembre, au premier jour du mouvement, d'après les autorités.

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Les syndicats les plus hostiles à la réforme ont toutefois peiné jeudi soir à donner une suite à leur mouvement. Après plus de quatre heures de réunion, ils ont exprimé le souhait de faire de mardi 14 janvier une "journée de grèves et de convergence interprofessionnelles", et annoncé des initiatives déclinées "sous toutes les formes" mercredi 15 et jeudi 16, en espérant des "manifestations massives" auparavant, samedi 11.

Les projets de loi dévoilés jeudi doivent être présentés en Conseil des ministres le 24 janvier et examinés par l'Assemblée nationale (chambre basse) à partir du 17 février.

ats/jvia

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Les transports toujours perturbés

Le trafic ferroviaire devrait encore être perturbé vendredi, avec 60% des trains régionaux et 80% des trains à grande vitesse en circulation, selon la SNCF, la société publique des chemins de fer français.

Les grèves se poursuivent également dans d'autres secteurs, notamment chez les avocats ou dans les raffineries, ainsi que dans l'Education nationale, et la Tour Eiffel était à nouveau fermée.