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Le Boeing ukrainien abattu après avoir été confondu avec un missile

Téhéran admet que le crash du Boeing d'Ukraine Airlines est dû à un tir de missile et évoque un acte accidentel
Téhéran admet que le crash du Boeing d'Ukraine Airlines est dû à un tir de missile et évoque un acte accidentel / 19h30 / 2 min. / le 11 janvier 2020
Trois jours après le crash du Boeing d'Ukrainian Airlines, l'Iran a admis avoir abattu l'appareil par "erreur" et a présenté ses excuses. Selon Téhéran, un soldat a confondu l'avion avec un missile de croisière à la suite d'un "brouillage" télécom.

L'opérateur du missile qui a abattu le Boeing a fait feu sans pouvoir obtenir la confirmation d'un ordre de tir à cause d'un "brouillage" télécom, a affirmé samedi un général iranien.

"Il pouvait décider de tirer ou de ne pas tirer [mais] il a pris la mauvaise décision", a ajouté l'officier, précisant qu'il n'avait eu que dix secondes pour décider.

"C'était un missile de courte portée qui a explosé près de l'avion. C'est ce qui explique que l'avion a pu" continuer de voler, a encore déclaré le général dans une déclaration retransmise par la télévision d'Etat.

"Erreur impardonnable", selon Rohani

Auparavant, le président iranien Hassan Rohani avait annoncé sur Twitter que l'enquête interne des forces armées avait conclu que "de manière regrettable des missiles lancés par erreur ont provoqué l'écrasement de l'avion ukrainien et la mort de 176 innocents". Le chef d'Etat a dit "profondément" regretter ce crash qui est "une grande tragédie et une erreur impardonnable".

Selon une agence iranienne, c'est le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a ordonné la publication de la vérité. Il a aussi ordonné aux forces armées du pays de remédier à toute "négligence" et à faire le nécessaire "pour éviter la répétition de pareil accident".

"Aventurisme américain"

Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères iranien avait déjà exprimé "regrets, excuses et condoléances", tout en soulignant que Washington n'était pas étranger à ce drame. Une "erreur humaine en des temps de crise causée par l'aventurisme américain a mené au désastre", a tweeté Mohammad Javad Zarif.

Il faisait allusion à la tension provoquée par l'élimination le 3 janvier du général iranien Qassem Soleimani dans un tir de drone à Bagdad, sur décision du président Donald Trump, avant des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak.

Le changement de pied est spectaculaire car Téhéran avait jusqu'alors catégoriquement nié la thèse, privilégiée par plusieurs pays, notamment le Canada, selon laquelle l'avion ukrainien aurait été touché par un missile.

>> Le point sur les réactions dans Forum :

Émotion et colère en Iran face à l'aveu de responsabilité des autorités iraniennes dans la mort des passages du boeing abattu. [EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh]EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh
Le volte-face de Téhéran sur l’avion abattu suscite de fortes réactions en Iran / Forum / 5 min. / le 11 janvier 2020

176 morts

Le vol PS752 de la compagnie Ukraine Airlines International (UAI) s'est écrasé tôt mercredi à l'ouest de Téhéran, très vite après son décollage. Les 176 victimes sont essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens.

>> Lire : Aucun survivant dans le crash d'un Boeing ukrainien près de Téhéran

Une vidéo d'une vingtaine de secondes, qui montrerait le moment où un missile frappe l'appareil, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. On peut y voir un objet lumineux grimpant rapidement vers le ciel et frappant ce qui semble être un avion.

Pour Michel Polacco, journaliste spécialisé en aviation et chroniqueur à la revue aéromorning.com, les Iraniens n'avaient pas d'autres choix que d'admettre leur responsabilité.

>> Son interview dans La Matinale :

Michel Polacco. [AFP - Joël Saget]AFP - Joël Saget
iran polacco / Le Journal horaire / 1 min. / le 11 janvier 2020

>> Voir aussi l'interview de professeur Mohammad-Reza Djalili dans le 12h45 :

Le professeur Mohammad-Reza Djalili: "L'administration iranienne a commis une erreur politique"
Le professeur Mohammad-Reza Djalili: "L'administration iranienne a commis une erreur politique" / 12h45 / 1 min. / le 11 janvier 2020

agences/jvia/lan/boi

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Des "compensations" pour l'Ukraine, de la "transparence" pour le Canada

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé la punition des coupables et le versement de compensations de la part de l'Iran. "Nous espérons que l'enquête sera poursuivie sans retards délibérés et sans entraves. Nos 45 spécialistes doivent obtenir l'accès total" à l'ensemble des éléments de l'enquête, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a de son côté demandé de la "transparence" afin qu'une "enquête complète et approfondie" soit menée et établisse les responsabilités.

La ministre française des Armées Florence Parly a estimé samedi qu'il fallait "se saisir de ce moment pour redonner de l'espace à des discussions et des négociations" sur le nucléaire avec l'Iran.