Le 12 janvier 2010 à 16h53, un séisme de magnitude 7 frappait Haïti, tuant plus de 300'000 personnes, en blessant autant et détruisant 250'000 maisons en moins de 30 secondes.
Le séisme avait touché principalement la capitale Port-au-Prince, ravageant le palais présidentiel et laissant des dizaines de milliers de personnes sans toit. Le nombre de sans-abri avait été estimé à 1,5 million après le tremblement de terre.
Dix ans après ce drame, la petite île des Caraïbes ne s'est toujours pas remise. Si les ruines du palais présidentiel ont été déblayées, un grand vide l'a remplacé. La colère a aujourd'hui succédé à la douleur, alors que le pays sombre dans la pauvreté et l'insécurité.
Violence et récession
Vie trop chère, inégalités sociales accrues, corruption et immobilisme des dirigeants ou violence des gangs, la rue ne manque pas de raisons pour protester. Chaque semaine d'importantes manifestations ont lieu, plus ou moins sévèrement réprimées, pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse.
L'économie haïtienne, déjà très faible, est entrée en récession en 2019 avec une réduction du PIB national de 1,2%, selon le Fonds monétaire international.
"Le soutien international que le pays a reçu ou qui a été promis à la suite du tremblement de terre ne s'est jamais concrétisé, ou a été arrêté depuis", a déploré Médecins sans frontières (MSF) cette semaine. La Chaîne du Bonheur a de son côté tiré un bilan positif de son action en Haïti, annonçant avoir financé jusqu'en 2018 pas moins de 91 projets de 21 ONG partenaires de la fondation.
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Un système de santé défaillant
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 30'000 sinistrés du séisme de 2010 vivent encore dans la vingtaine de camps de fortune recensés dans le pays, dans des conditions sanitaires déplorables. Les autres déplacés ont souvent reconstruit eux-mêmes leurs maisons au même endroit, sans tenir compte des nouvelles normes anti-sismiques.
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Et cette crise a eu un énorme impact sur le système de santé du pays, qui est désormais "au bord du gouffre", selon les termes de MSF. "Les structures de soins - y compris celles gérées par MSF - peinent à fournir des services de base (...) et ce, alors que les besoins médicaux restent importants", a précisé l'ONG. Les hôpitaux sont souvent pillés et rendus inutilisables, alors qu'ils accueillent toujours plus de patients, surtout à cause des violences.
boi avec afp