Ces propositions ont été émises par le Premier ministre Edouard Philippe dans un courrier adressé samedi aux organisations syndicales et au président.
"Pour démontrer ma confiance envers les partenaires sociaux, et ne pas préjuger de l'issue de leurs travaux concernant les mesures à prendre pour atteindre l'équilibre en 2027, je suis disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme que j'avais proposée, consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d'équilibre de 64 ans en 2027", a écrit le chef du gouvernement dans sa lettre, au 38e jour de la mobilisation contre cette réforme.
Des ordonnances possibles pour atteindre l'équilibre
Dans l'hypothèse où un accord ne pourrait intervenir lors de la conférence sur l'équilibre et le financement des retraites, qui doit remettre ses conclusions "d'ici la fin du mois d'avril", le gouvernement "prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre l'équilibre d'ici 2027 et financer les nouvelles mesures de progrès social".
"Je veux être parfaitement clair sur ce point: je prendrai mes responsabilités", a insisté le Premier ministre.
Si, en revanche et comme l'"espère" Edouard Philippe, un accord intervient au sein de la conférence d'ici fin avril, "le parlement pourra en tenir compte lors de la seconde lecture et le gouvernement prendra une ordonnance transcrivant cet accord dans la loi".
"Eviter une décote"
Dans ce cas, le gouvernement modifiera le projet de loi pour demander au parlement une habilitation large lui permettant de prendre par ordonnance toute mesure permettant d'assurer l'équilibre du système de retraite à l'horizon 2027.
"Le projet de loi prévoira que le futur système universel comporte un âge d'équilibre", souligne le Premier ministre, ajoutant que cela permettra à de nombreux Français "qui partent aujourd'hui entre 64 et 67 ans" d'éviter une décote.
afp/ther
La CFDT salue le retrait de l'âge pivot
La CFDT a "salué" samedi dans un communiqué "le retrait de l'âge pivot du projet de loi sur les retraites" qu'elle dit avoir "obtenu" et qui a été annoncé samedi par le Premier ministre dans un courrier aux partenaires sociaux.
La centrale de Laurent Berger, favorable à la retraite par points mais fermement opposée à un âge pivot à 64 ans assorti de bonus-malus, salue un "retrait qui marque la volonté de compromis du gouvernement", et "va poursuivre les discussions dans le cadre proposé pour répondre aux interrogations qui demeurent sur le futur régime universel", écrit-elle.