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Berlin, Paris et Londres veulent "préserver" l'accord sur le nucléaire

De gauche à droite, le Premier ministre britannique Boris Johnson, la chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Emmanuel Macron, photographiés lors du G7 de Biarritz, le 24 août 2019. [Reuters - Christian Hartmann]
Berlin, Paris et Londres veulent "préserver" l'accord sur le nucléaire / Le Journal horaire / 25 sec. / le 12 janvier 2020
La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont appelé ensemble dimanche l'Iran à revenir "au plein respect" de ses obligations au titre de l'accord sur le nucléaire iranien, que Téhéran a commencé à détricoter.

Emmanuel Macron, Boris Johnson et Angela Merkel appellent, dans une déclaration commune publiée dimanche, l'Iran à s'abstenir "de toute nouvelle action violente" et à annuler toutes les mesures incompatibles avec l'accord sur le programme nucléaire de Téhéran conclu en 2015.

"Aujourd'hui, notre message est clair", soulignent le chef de l'Etat français, le Premier ministre britannique et la chancelière allemande dans cette déclaration. "Nous restons attachés au JCPOA (nom de l'accord sur le programme nucléaire iranien de 2015, NDLR) et à sa préservation".

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont les trois pays européens qui ont signé en 2015, avec les Etats-Unis, la Chine et la Russie, l'accord avec l'Iran sur le nucléaire, dont Donald Trump a décidé de sortir en 2018.

Sourds à l'appel de Donald Trump

Avec ce communiqué, les trois Etats européens refusent donc de céder aux demandes américaines.

Le 8 janvier dernier, quelques heures après deux attaques iraniennes sur des bases américaines en Irak, Donald Trump avait en effet appelé la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine à quitter définitivement l'accord.

Fin de la limite sur les centrifugeuses

Téhéran a affirmé le 5 janvier ne plus se sentir tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses" utilisées pour la production de combustible nucléaire.

Cette annonce a été faite deux jours après l'élimination du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, par un tir de drone américain, point culminant d'une montée des tensions entre Téhéran et Washington.

Londres, Berlin et Paris soulignent, dans leur déclaration, leur "disposition" à oeuvrer "en faveur de la désescalade et de la stabilité dans la région". Ils réaffirment la nécessité de "répondre - par la diplomatie et de manière significative - aux préoccupations communes concernant les activités régionales déstabilisatrices de l'Iran, y compris celles liées à ses programmes de missiles".

"Nous devrons également définir un cadre de long terme pour le programme nucléaire de l'Iran", soulignent-ils.

Possible retour des sanctions

Les Européens ont toutefois averti ces derniers jours qu'ils pourraient décider de déclencher un mécanisme de règlement des différends prévu dans l'accord nucléaire, pouvant mener à terme au rétablissement de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU, si l'Iran ne revenait pas à un respect de ses engagements.

Enfin, Berlin, Paris et Londres ont dit "prendre note de l'annonce de l'Iran concernant la destruction du vol UIA PS752", Téhéran ayant reconnu samedi avoir abattu mercredi par erreur l'avion de ligne ukrainien, provoquant la mort de 176 personnes.

afp/ther

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