Après plus de neuf mois de combats meurtriers aux portes de la capitale libyenne Tripoli, la signature de cet accord doit devenir un pas supplémentaire dans la désescalade voulue par Moscou et Ankara, sur fond de craintes d'une internationalisation accrue du conflit.
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Le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU, Fayez al-Sarraj, a ainsi appelé lundi à la télévision les Libyens à "tourner la page du passé", à "rejeter la discorde et (à) resserrer les rangs pour se lancer vers la stabilité et la paix".
Selon Khaled al-Mechri, le président du Conseil d'Etat basé à Tripoli et proche de Fayez al-Sarraj, la signature de l'accord à Moscou ouvrira la voie à la relance du processus politique. Khaled al-Mechri est attendu à Moscou aux côtés de Fayez al-Sarraj. Leur rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui tente depuis avril 2019 de s'emparer de Tripoli, sera lui accompagné de son allié Aguila Salah, président du Parlement libyen basé dans l'Est.
Selon une source libyenne citée par l'agence publique russe Ria Novosti, Khalifa Haftar est déjà arrivé à Moscou.
Rencontre "en face à face" pas certaine
Le chef du groupe de contact russe sur la Libye, Lev Dengov, a indiqué que les deux rivaux devront déterminer à Moscou "les modalités du règlement futur en Libye, y compris la possibilité de signer un accord sur le cessez-le-feu et ses détails". Lev Dengov a toutefois dit ne pas savoir si les deux hommes accepteront de se rencontrer directement.
"Ils auront des rencontres séparées avec les responsables russes et les émissaires de la délégation turque qui coopère avec la Russie sur ce dossier. Des représentants des Emirats Arabes Unis et de l'Egypte seront probablement présents en tant qu'observateurs aux pourparlers", a précisé Lev Dengov, cité par les agences de presse russes.
Supervision turco-russe
Les ministres turcs des Affaires étrangères et de la Défense sont également attendus à Moscou lundi. Ankara a déployé des militaires en janvier pour soutenir le GNA de Fayez al-Sarraj, tandis que la Russie, malgré ses dénégations, est fortement soupçonnée de soutenir les troupes rivales du maréchal Haftar via des livraisons d'armes et des arrivées de mercenaires.
Le cessez-le-feu en Libye, réclamé par la Russie et la Turquie, est entré en vigueur dimanche à minuit heure locale. Il a été salué par l'Union européenne, les Etats-Unis, l'ONU et la Ligue arabe.
La Libye, pays pétrolier, est plongé dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte populaire et une intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
afp/jvia