L'initiative est très inhabituelle au Vatican. Benoît, 92 ans, qui a quitté ses fonctions en 2013, s'est exprimé dans un livre écrit avec le cardinal ultra-conservateur Robert Sarah, dont des extraits ont été publiés en exclusivité dimanche par le quotidien français Le Figaro.
"La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l'instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer: 'Silere non possum! Je ne peux pas me taire!'", écrivent les deux ecclésiatiques.
"Dévalorisation du célibat sacerdotal"
Ils demandent à toute l'Eglise de ne pas se laisser "impressionner" par "les mauvais plaidoyers, les mises en scènes théâtrales, les mensonges diaboliques, les erreurs à la mode qui veulent dévaloriser le célibat sacerdotal".
"L'état conjugal concerne l'homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l'homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l'aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal", écrit Benoît.
Le premier souverain pontife à démissionner en près de six siècles s'est d'abord astreint à une vie de contemplation et de calme, avant de s'exprimer de plus en plus ouvertement sur les dossiers-clefs de l'Eglise catholique.
Pour le cardinal guinéen Sarah, "le célibat sacerdotal bien compris, s'il est parfois une épreuve, est une libération. Il permet au prêtre de s'établir en toute cohérence dans son identité d'époux de l'Église".
Pénurie de prêtres en Amazonie
Face au manque local de prêtres en Amazonie pouvant donner des sacrements, un synode a suggéré d'ordonner prêtres des hommes mariés d'âge mur (appelés "viri probati"), préférablement autochtones. François doit prendre une décision sur cette question très sensible dans les prochaines semaines.
Interrogée dans le 19h30, Christine Pedotti, directrice de la revue "Témoignage chrétien" estime qu'"en terme de gouvernance c'est très grave. Le Pape Benoît XVI rompt le silence et ne tient pas sa parole."
ats/jvia