La communauté internationale a été "très, très claire sur la nécessité d'avoir un Iran dénucléarisé" sur le plan militaire mais aussi de "gérer les tensions dans la région qui sont également provoquées par les actions des Etats-Unis", a dit Justin Trudeau dans un entretien à la chaîne Global.
"Je crois que s'il n'y avait pas eu de tensions et une escalade récemment dans la région, ces Canadiens seraient en ce moment chez eux avec leurs familles", a ajouté Justin Trudeau en se référant aux 57 Canadiens tués dans l'accident.
L'Iran a reconnu samedi avoir abattu "par erreur" le Boeing 737-800 de la compagnie Ukraine International Airlines, peu après le décollage mercredi de Téhéran.
Pas prévenu
La tension, chronique, entre l'Iran et les Etats-Unis s'est accélérée le 3 janvier avec l'élimination par Washington d'un important général iranien, Qassem Soleimani, en Irak, suivie de représailles iraniennes à coups de missiles contre deux bases militaires américaines en Irak le 8 janvier, quelques heures avant que le Boeing soit abattu.
Justin Trudeau a aussi indiqué qu'il aurait "évidemment" aimé être prévenu à l'avance par Washington de l'attaque au drone ayant mené à l'élimination du général Soleimani.
Réunion du groupe de coordination
Le groupe de coordination des pays dont des ressortissants sont morts dans le crash se réunira jeudi à Londres à l'initiative du Canada, a annoncé lundi le ministre canadien des Affaires étrangères.
Ce groupe, créé par le Canada dans la foulée du drame, réunit également le Royaume-Uni, l'Ukraine, la Suède et l'Afghanistan.
Ces pays se sont déjà parlé à deux reprises par téléphone depuis l'accident, notamment pour réfléchir à d'éventuelles compensations financières,
Les ministres des Affaires étrangères des cinq pays composant le groupe tenteront de maintenir la pression sur l'Iran pour obtenir un accès consulaire, organiser le rapatriement des dépouilles et demander une enquête transparente à l'Iran, a précisé un porte-parole du ministère canadien.
afp/pym
Nouvelle stratégie de dissuasion
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré lundi que l'assassinat du
général iranien Qassem Soleimani intervenait dans le cadre d'une stratégie globale de dissuasion, alors que l'administration américaine avait auparavant justifié cette frappe en raison de la menace d'attaques imminentes.
Les démocrates au Congrès, ainsi que certains républicains, se sont interrogés sur la réalité des attaques imminentes avancées par l'administration. Donald Trump a affirmé que Soleimani préparait des attaques contre quatre ambassades.
Le secrétaire à la Défense, Mark Esper, a déclaré dimanche n'avoir vu aucun renseignement parlant d'attaques imminentes. Le président a estimé lundi que cela n'avait "pas vraiment d'importance".