Dans un vote historique, la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avait adopté le 18 décembre deux chefs d'accusation contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès. La cheffe démocrate de la Chambre Nancy Pelosi avait ensuite tardé à transmettre l'acte d'accusation au Sénat, aux mains des républicains, dans l'espoir d'obtenir des garanties sur l'organisation d'un procès "équitable" à la chambre haute.
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Mardi, à l'issue d'une réunion à huis clos avec ses élus, elle a finalement annoncé que ce document serait transmis dès le lendemain. Le chef républicain du Sénat Mitch McConnell a alors fait savoir qu'il engagerait "selon toute probabilité" avant la fin de la semaine les "démarches préliminaires" à l'ouverture du procès, notamment la prestation de serment des sénateurs devant le chef de la Cour suprême.
"Faits graves" contre "chasse aux sorcières"
Après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999, "le Sénat va entamer le troisième procès en destitution d'un président en exercice", a souligné le chef de la minorité démocrate de la chambre haute Chuck Schumer, rappelant que les faits reprochés à Donald Trump étaient "graves".
L'opposition est convaincue que le président a usé des moyens de l'Etat pour faire pression sur l'Ukraine afin qu'elle enquête sur le démocrate Joe Biden, son adversaire potentiel à la présidentielle de novembre. Ils l'accusent notamment d'avoir gelé une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec son voisin russe, afin de parvenir à ses fins.
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Les républicains, qui font bloc autour de Donald Trump, dénoncent eux une "chasse aux sorcières" sans fondement, nourrie selon eux par l'aversion de l'opposition pour ce président atypique.
Les démocrates comptent sur de nouveaux éléments
Les démocrates, qui ne peuvent compter que sur 47 voix (sur 100) au Sénat, sont conscients qu'ils n'ont quasiment aucune chance d'obtenir la destitution du président en exercice, une majorité des deux tiers étant nécessaire. Mais ils espèrent faire émerger des informations embarrassantes pour le locataire de la Maison Blanche.
Ils réclament notamment la convocation de quatre proches conseillers de Donald Trump à qui l'exécutif avait interdit de participer à l'enquête de la Chambre basse. L'un d'eux, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale, s'est dit prêt à répondre à une convocation au Sénat, mais la question a été reléguée à plus tard par Mitch McConnell, et un consensus n'est pas garanti. Or, sans témoins ni documents additionnels, "le procès au Sénat deviendra une farce, une réunion télévisée pour un procès fictif", a mis en garde le chef de la minorité démocrate de la chambre haute.
Lundi, Donald Trump a caressé l'hypothèse d'un vote des sénateurs pour refermer le dossier sans même entendre les arguments des parties. "Un non-lieu étoufferait l'affaire", a rétorqué Nancy Pelosi. "Les Américains méritent la vérité et la Constitution impose un procès".
afp/vic