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Accusé par l'actrice Adèle Haenel, Christophe Ruggia a été inculpé

Le réalisateur français Christophe Ruggia photographié ici en 2015 à Paris. [AFP - Francois Guillot]
Accusé par l'actrice Adèle Haenel, Christophe Ruggia a été inculpé / Le Journal horaire / 24 sec. / le 16 janvier 2020
Accusé d'"attouchements" sur l'actrice française Adèle Haenel lorsqu'elle était adolescente, le réalisateur Christophe Ruggia a été mis en examen jeudi pour agressions sexuelles par un juge d'instruction parisien, après avoir passé deux jours en garde à vue.

Peu connu du grand public, le cinéaste de 55 ans, qui conteste cette mise en cause, est mis en examen pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité sur la victime", a informé le parquet de Paris.

Il a été placé sous contrôle judiciaire le temps que les investigations se poursuivent, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte jeudi matin. Il lui est notamment interdit de rencontrer l'actrice de 31 ans, a précisé une source proche du dossier.

Confrontation

Christophe Ruggia avait été interpellé mardi matin avant d'être interrogé à Nanterre par les enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Une confrontation avec la comédienne a également eu lieu mercredi, durant laquelle chacun a campé sur ses positions, a indiqué une autre source proche du dossier.

L'affaire a démarré à l'automne quand Adèle Haenel, récompensée par deux César en 2014 et 2015, a accusé le cinéaste auprès de Mediapart.

Elle a dénoncé dans le journal en ligne "l'emprise" qu'il aurait exercée sur elle pendant la préparation et le tournage du film "Les Diables" (2002), puis un "harcèlement sexuel permanent", des "attouchements" répétés et des "baisers forcés dans le cou", qui auraient eu lieu chez lui et lors de plusieurs festivals internationaux, le tout alors qu'elle était âgée de 12 à 15 ans.

Le monde du cinéma secoué

Ces accusations ont provoqué un séisme dans le milieu du cinéma français, jusque-là resté assez imperméable au mouvement #MeToo. Quelques jours plus tard, de nouvelles accusations de viol portées par une photographe française contre le célèbre réalisateur franco-polonais Roman Polanski ébranlaient de nouveau le milieu du 7e art.

Adèle Haenel avait dans un premier temps refusé de saisir la justice, se justifiant d'une formule lapidaire et critique sur une institution qui "condamne si peu": "La justice nous ignore, on ignore la justice". Elle avait finalement porté plainte quelques jours après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet.

afp/gma

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