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Le procès historique en destitution de Donald Trump a débuté au Sénat

Les sept membres du Congrès chargés de porter au Sénat l'accusation au procès en destitution du président Donald Trump, le 16 janvier 2020.
Le procès historique en destitution de Donald Trump a débuté au Sénat / Le Journal horaire / 39 sec. / le 16 janvier 2020
Le procès en destitution de Donald Trump a commencé jeudi au Sénat avec la lecture solennelle de l'acte d'accusation du président républicain, le troisième seulement de l'histoire des Etats-Unis à subir telle avanie.

Les sénateurs, chargés de le juger, doivent encore prêter serment et le procès sera ajourné jusqu'à mardi, quand les débats de fond débuteront véritablement.

Sept élus démocrates de la Chambre des représentants désignés procureurs se sont présentés à midi dans l'hémicycle de la chambre haute. A leur arrivée, un gradé chargé du protocole, le "sergent d'armes", a appelé l'auditoire à "garder le silence, sous peine d'être emprisonné".

"Abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès"

D'un ton grave, empreint d'émotion, le "procureur en chef" Adam Schiff a alors lu l'acte d'accusation adopté le 18 décembre par la Chambre qui a retenu, après un débat houleux, deux chefs contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès.

"Donald John Trump, président des Etats-Unis, a été mis en accusation pour des crimes et délits graves", a-t-il énoncé. Il "a agi d'une manière contraire à la confiance placée en un président et subversive pour la conduite du gouvernement".

Selon l'acte d'accusation, le président a demandé à l'Ukraine d'enquêter sur Joe Biden, son rival potentiel à la présidentielle de novembre, et exercé des pressions pour obtenir gain de cause, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays.

Une fois ce chantage révélé, il a entravé l'enquête du Congrès, en interdisant à ses conseillers de témoigner ou de fournir des documents, a encore détaillé Adam Schiff.

Bloc républicain

"Je sors du Sénat", a tweeté après cette courte audience historique le sénateur démocrate Chris Murphy. "Quand Schiff a prononcé les mots 'crimes et délits graves', cela m'a fait froid dans le dos. La période est sombre".

Donald Trump assure depuis le début qu'il n'a "rien fait de mal" et se présente en victime d'un "coup monté", d'une "chasse aux sorcières" orchestrée par les démocrates.

Les élus républicains font jusqu'ici bloc autour de lui. Le milliardaire a donc toutes les chances d'être acquitté au Sénat, où les élus de son parti disposent d'une majorité de 53 sièges.

agences/kkub

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Rapport accablant d'un audit

Un organisme d'audit public américain (le Government Accountability Office, GAO), semblable à la Cour des comptes en France, a conclu jeudi que les services chargés des questions budgétaires à la Maison Blanche avaient "enfreint la loi en retenant environ 214 millions de dollars assignés au ministère de la Défense pour une aide militaire destinée à l'Ukraine".

Le rapport accablant est publié le jour même de la prestation de serment des sénateurs, prélude au procès en destitution du président américain au Congrès.

Pouvoir limité du président

"Le président a un pouvoir étroit et limité pour suspendre" des fonds assignés par le Congrès, souligne le GAO dans un communiqué.

Les services budgétaires de la Maison Blanche (OMB) "ont indiqué au GAO qu'ils avaient retenu les fonds pour s'assurer qu'ils n'étaient pas dépensés d'une façon qui pourrait entrer en contradiction avec la politique étrangère du président" Donald Trump, poursuit l'auditeur.

Or, "la loi ne permet pas à l'OMB de retenir des fonds pour des questions de politique", conclut-il.