"La Suisse a réussi à maintenir sa souveraineté, son indépendance et à passer des accords sectoriels avec l’UE. Notre modèle sera un peu différent. La plupart des citoyens européens veulent du bon voisinage, du commerce, de la coopération. Vous y êtes arrivés, sans intégrer l’UE, la Norvège aussi. Et vous savez quoi? Nous allons faire encore mieux", assure-t-il.
Sans Nigel Farage et son parti, UKIP (Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, qu'il a quitté en 2018), les Britanniques n’auraient sans doute jamais voté pour quitter l’UE. A quelques jours de l’accomplissement de son projet de toute une vie, la RTS l'a rencontré au Parlement européen à Strasbourg.
"Une victoire personnelle"
Pendant des années, Nigel Farage a utilisé une stratégie de dénigrement, minant jour après jour, à coups de phrases assassines, une Union européenne accusée d’être un instrument non démocratique. Tout en siégeant dans son Parlement élu au suffrage universel.
"J’étais le mauvais élève au fond de la classe. Celui qu’on qualifiait d’excentrique, étrange ou dingue. Et nous voilà au seuil de la porte de sortie. Alors oui, c’est une victoire personnelle. Et en fait, je ne suis pas certain d’avoir totalement intégré ça, mais soyons honnête: j’ai consacré une bonne partie de ma vie à ce projet, plus de vingt ans, avec toute mon énergie et mon travail. Donc certaines choses me manqueront. Le théâtre, le drame. C’était pointu. Et j’étais au centre d’un débat politique sacrément chaud", reconnaît le fondateur d'UKIP.
Relation étroite
Le Royaume-Uni quittera donc cette UE que Nigel Farage déteste, mais pas forcément pour lui tourner le dos.
"Je veux que nous quittions l'UE en pays souverain, désireux de maintenir une relation étroite avec l’Europe. Nous n’allons pas prétendre que le continent n’existe pas. Au contraire. Nous voulons une relation basée sur le commerce et l’amitié. Et pas qu’une Commission européenne non élue et indéboulonnable décide de nos lois", déclare le Britannique.
Bientôt, Nigel Farage quittera le devant de la scène pour devenir commentateur de l’actualité politique et passer du temps aux Etats-Unis, pour travailler à la réélection d’un homme qu’il appelle son ami: Donald Trump.
Alain Franco/gma