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Le combat acharné des pro-Brexit pour faire sonner Big Ben le 31 janvier

Le Big Ben en travaux à Londres, en janvier 2020. [EPA/Keystone - Will Oliver]
Big Ben ne sonnera pas pour marquer le Brexit le 31 Janvier / Le 12h30 / 1 min. / le 17 janvier 2020
Sonner ou ne pas sonner, telle est la question! A quelques jours de la date fatidique, le Brexit déchaîne encore les passions, attisées par le combat désespéré des europhobes britanniques pour que Big Ben marque cet événement historique.

Les autorités compétentes ont beau avoir enterré l'idée, les partisans les plus farouches de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'en démordent pas, la cloche la plus célèbre du monde doit sonner le 31 janvier à minuit. Et ils tentent de mobiliser l'opinion.

Agée de 160 ans et logée dans la tour Elizabeth du Palais de Westminster, Big Ben est réduite au silence depuis plus de deux ans en raison de vastes travaux de restauration. Elle ne sonne plus qu'en de très rares occasions comme le Nouvel an ou des commémorations historiques.

Plus de 600'000 francs

Pourquoi ne pas la mettre à contribution pour le divorce européen, après près d'un demi-siècle de mariage? Trop cher, a conclu mardi le Parlement.

Faire sonner Big Ben le 31 janvier supposerait de relancer le mécanisme et retarderait l'avancée des travaux. L'opération, vu les travaux actuels, pourrait coûter jusqu'à 500'000 livres (630'000 francs).

Fervent partisan du Brexit, le Premier ministre Boris Johnson a relancé l'idée, évoquant la possibilité d'une souscription publique, qui a suscité l'enthousiasme des journaux et élus eurosceptiques. Quelque peu embarrassés, ses services ont dû ensuite calmer leurs ardeurs, expliquant que le Parlement n'était en réalité pas autorisé à utiliser de tels fonds.

Lancé sur le site GoFundMe, notamment par le député conservateur Mark Francois, l'appel aux fonds réunissait vendredi plus de 150'000 livres, soit plus de 190'000 francs. Même une ministre a donné 10 livres.

Coût gonflé?

Certains médias eurosceptiques ont accusé les partisans du maintien dans l'Union européenne d'avoir gonflé l'estimation des coûts pour faire sonner Big Ben, relevant que la cloche avait bien retenti pour célébrer le Nouvel an.

Mais ce combat est loin de faire l'unanimité, même au sein des partisans du Brexit. "Vous avez perdu la boule?", titre une parodie virale de la Une du tabloïd Daily Express, pointant du doigt ceux qui "veulent dépenser un demi-million pour faire sonner une cloche" malgré la pauvreté et en pleine crise climatique.

Une levée de fonds concurrente a en outre été lancée par une Londonienne, au profit d'une association aidant les réfugiés. Elle y promet de "se tenir à côté de Big Ben et de crier 'bong' très fort".

Downing Street a assuré que des événements seraient bien organisés pour marquer ce "moment historique". Mais en privé, certains reconnaissent le danger que constituerait tout forme de triomphalisme dans un pays encore divisé par la sortie de l'Union européenne.

afp/jfe

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Faire sonner toutes les autres cloches?

Face à ce refus, le groupe eurosceptique Leave.EU a demandé à ce que les cloches de toutes les églises du pays sonnent le 1er février, pour "célébrer la nouvelle indépendance du Royaume-Uni".

Mais l'organisme représentatif des sonneurs de cloches "ne cautionne pas l'idée de (les) faire sonner pour des raisons politiques", a déclaré son porte-parole Vicki Chapman, ajoutant cependant que cela restait "à la discrétion" de chaque clocher.