Au moins 377 personnes ont été soignées sur place ou transportées vers des hôpitaux, lors des heurts qui ont secoué les abords du Parlement et de la place des Martyrs, épicentre de la contestation à Beyrouth, selon les bilans de la Croix-rouge libanaise et de la défense civile.
Il s'agit des heurts parmi les plus violents depuis le début de la contestation le 17 octobre dans un pays en pleine crise politique et économique. Devant l'une des principales entrées du Parlement, au coeur de la capitale Beyrouth, des contestataires s'en sont pris aux membres de la police anti-émeute, stationnés derrière des barricades et des barbelés.
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Les manifestants, certains au visage masqué, ont lancé différents projectiles comme des pierres, des poteaux de signalisation et des branches d'arbres. Quelques-uns ont tenté de franchir les barbelés. La police anti-émeute a dispersé la foule au moyen de canons à eau avant de recourir à des tirs de gaz lacrymogène.
"Colère populaire"
Une manifestation était initialement prévue près du Parlement, vers lequel devaient converger plusieurs marches parties depuis différents points de la capitale et de ses environs. Mais la situation a dégénéré avant l'arrivée des groupes.
De part et d'autre de l'artère menant à l'entrée du Parlement, des vitres de panneaux publicitaires ont été brisés, selon un photographe de l'AFP, qui a fait état de cas d'évanouissement parmi la foule sous l'effet des tirs de gaz lacrymogène.
"Je suis là parce qu'après 90 jours dans la rue, ils continuent de se disputer les parts (du gâteau) au sein du gouvernement sans se soucier" du peuple, a déploré Maya, une manifestante de 23 ans. "La colère populaire est désormais la solution", a-t-elle martelé.
Dans un communiqué sur Twitter, les forces de sécurité intérieure (FSI) ont déploré des actes "violents" appelant les "manifestants pacifiques à rester à l'écart du site (...) pour leur propre sécurité".
ats/asch
Restrictions draconiennes
Le mouvement de contestation, qui a entraîné la démission fin octobre du Premier ministre Rafic Hariri, fustige une classe politique accusée de corruption et incompétence. Il réclame un gouvernement formé de technocrates et de personnalités indépendantes des partis traditionnels.
Mardi et mercredi, la capitale avait déjà été le théâtre de violences nocturnes marquées par des actes de vandalisme contre plusieurs banques et de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. La colère populaire a été exacerbée par une dégradation rapide ces dernières semaines de la situation socioéconomique et des restrictions draconiennes imposées aux retraits par les banques, accusées de complicité avec le pouvoir.